Labé : la santé des habitants de Tripano menacée par les eaux usées qui sortent de la maison centrale

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Les habitants de Tripano, un secteur relevant du quartier Kouroula, dans la commune urbaine de Labé, vivent une situation difficile ces derniers temps. Ils sont les voisins directs de cette maison carcérale et respirent quotidiennement les odeurs nauséabondes qui proviennent des eaux usées qui sortent des latrines de cette prison.

Dans un entretien accordé à Guineematin.com hier, lundi 4 septembre 2023, Elhadj Amadou Tidiane Diallo, un des habitants de Tripano, a exprimé son ras-le-bol face à cette situation qui met en danger sa vie et celle de sa famille.

« Ces eaux que vous voyez sortent des tuyaux d’évacuation de la maison centrale. Toute cette eau passe devant notre concession. Il y a de cela une année, on était parti attiré l’attention du régisseur qui était là. Même le maire de la commune urbaine, on l’avait saisi. Mais, ils n’ont jamais pris nos cris de cœur au sérieux. Ils ont percé un trou au niveau du mur de la cour, c’est par là que cette eau sort pour se déverser dans nos concessions. Nous souffrons de trop. Il y a une odeur nauséabonde, insupportable qui nous fatigue. Quand il pleut, cette eau se mélange avec les eaux de ruissellement, même si tu veux aller à la mosquée pour la prière, tu ne pourras pas. Parce que c’est une eau mélangée d’urine et d’excréments vidés par les latrines de la maison centrale. C’est une affaire qui est connue des autorités communales. Nous les habitants de cette zone, nous souffrons énormément. C’est vraiment inhumain ce qu’ils nous font », a dénoncé Elhadj Amadou Tidiane Diallo.

Abondant dans le même sens, Thierno Fatoumata Binta Barry, habitante du secteur Tripano, a confié que c’est cette eau qui l’empêche de faire la cuisine dehors. Elle assure que par moment, l’odeur asphyxiante de ces eaux rend même sa maison invivable.

« Il arrive des moments, même rester dans nos maisons nous est presque impossible. On ne peut même plus cultiver du maïs ou autres au niveau de nos tapades à cause de cette eau, par peur de contracter des maladies. Pour la cuisson de nos repas, c’est impossible de la faire dehors à cause de cette odeur. On ne peut rien laisser ici, parce qu’il y a des mouches partout. Personne ne peut manger quoi que ce soit dehors. J’ai des petits-fils, presque toute la journée ils sont enfermés pour ne pas qu’ils sortent et soient en contact avec cette saleté. Ce sont des excréments mélangés à de l’eau qui sont évacués de la maison centrale. Nous sollicitons de l’aide auprès du gouverneur pour que nous soyons à l’abri de cette situation. Parce que nous sommes chez nous et notre santé est menacée. Ça sera très difficile pour nous de fuir nos maisons à cause de ça. Même si c’est un taxi-motard qui nous dépose chez nous, même si tu lui propose des millions, il n’accepte jamais de nous envoyer à destination. C’est à mi-chemin qu’il nous laisse. Tout ça, c’est à cause de ces saletés qui sortent de la maison centrale. Nous souffrons énormément », a indiqué Thierno Fatoumata Binta Barry.

Rencontré par le correspondant de Guineematin.com à Labé, le régisseur de la maison centrale s’est dit conscient de cette situation. Mais, pour sa défense, le sous-lieutenant Abdoul Karim Camara a dit avoir hérité de cette situation. Il assure qu’il n’est en poste que depuis seulement six (06) mois.

A l’intérieur, il nous a montré toutes les installations qui doivent permettre l’évacuation des eaux usées des latrines de la prison. Et, visiblement, lesdites installations sont vétustes et inappropriées.