Labé : la fondation d’un édifice cause des dégâts collatéraux au quartier mosquée, les victimes portent plainte

Les travaux effectués sur un terrain pour asseoir les fondements d’un édifice privé en construction font des victimes au quartier Mosquée, dans la commune urbaine de Labé. Selon le constat, plusieurs bâtiments présentent actuellement des fissures. D’autres ont même cédé suite à la profondeur des tranchées pratiquées dans la terre. Face à cette situation, les victimes ont porté plainte contre le constructeur de l’édifice, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est avec beaucoup d’amertume que les victimes se sont prononcées sur cette situation. Il pointe un doigt accusateur sur le citoyen qui est en train de bâtir cette infrastructure mousse d’être à l’origine de la destruction de leur maison. Après avoir réclamé à mainte reprises la reconstruction de leurs bâtiments, ces victimes ont saisi le tribunal de première instance de Labé pour être rétablies dans leur droit.

Alpha Oumar Diallo, ingénieur de bâtiment

« Lorsqu’ils faisaient cette fondation, j’étais en Sierra Leone. C’est quand je suis revenu que j’ai constaté qu’ils ont creusé un grand trou qui a causé assez de dégâts au niveau de notre concession. Les murs du bâtiment principal sont fissurés, un autre bâtiment annexe est même tombé, même les toilettes n’ont pas été épargnées. Nous sommes actuellement dans l’insécurité, parce que si nos enfants tombent dans ces trous, c’est grave. En plus de cela, des inconnus passent par ces murs tombés pour accéder au bâtiment principal et voler nos biens. Comme toutes nos tentatives de rencontrer le propriétaire de cette infrastructure sont pour le moment vaines, notre famille a porté plainte contre lui pour être dédommagée », a dit Mamadou Lamarana Bah, une des victimes.

Abondant dans le même sens, cette autre victime, Mohamed Lamine Bah, pleure la destruction de la maison laissé à sa famille par son père.

« J’étais en dehors du pays. A mon retour, j’ai tout fait pour comprendre comment tout cela est arrivé. Mais, personne ne veut me donner des explications. Je vois par là une destruction du bâtiment laissé par notre papa. Il peut s’écrouler à tout moment. On ne peut vivre dans cette maison dans son état actuel, il n’y a même pas de toilettes. L’endroit est devenu exigu, même si je veux faire entrer un lit, je ne peux pas. Au-delà, les travaux qu’ils effectuent sur les lieux nous gênent, c’est incroyable », a-t-il indiqué.

Au nom du patron de ce chantier en construction, Alpha Oumar Diallo, l’ingénieur chargé de la réalisation des travaux, a reconnu en partie les accusations formulées par les victimes. Il a aussi pris des engagements.

« Pour ce qui est de la famille de Mamadou Lamarana Bah, quand un trou de 4 mètres a été creusé pour la fondation, avec l’érosion il y a eu des éboulements. La façade de leur bâtiment qui fait face à notre chantier est tombée. On a voulu reconstruire leur bâtiment. Mais vous savez, pour cela, il faut d’abord faire un remblai. Et pour ce faire, il faut attendre jusqu’à ce que le sous-sol soit élevé. Le sol est foisonné comme de la mousse. Pour que le sol soit compacté, il faut que ça soit un compactage hydrologique. En plus de cela, l’espace est exigu, et on ne peut pas envoyer un engin mécanique pour compacter. Mais, j’attendais juste la stabilité du sol pour reconstruire leurs annexes. Donc, ce que je leur demande, c’est de s’armer de patience. Mais, pour ce qui concerne la famille de Mohamed Lamine Bah, l’effondrement de ses toilettes n’a rien à voir avec l’ouvrage que nous sommes en train de faire. Ses toilettes sont construites sur une terre composée de gravier. Pour quelqu’un qui fait une construction d’une latrine sur du gravier, il est recommandé de faire une buse pour empêcher tout effondrement. Mais, à ce niveau, c’est la dalle qui s’est effondrée. Donc, notre chantier n’a rien à voir avec ce qui lui est arrivé », a expliqué Alpha Oumar Diallo, ingénieur de bâtiment.

Selon les informations, c’est un centre commercial qui est en construction sur les lieux, avec une architecture impressionnante. Toutefois, en attendant que l’ingénieur et son patron n’honorent leur engagement pour la reconstruction des bâtiments impactés, les victimes ne peuvent plus garder leur patience. Elles ont déjà saisi le tribunal de première instance de Labé pour être rétablies dans leur droit.

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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