Kindia : un jeune accusé de viol sur 4 filles, « ce sont elles-mêmes qui filmaient… »

Un jeune homme d’une vingtaine d’années est accusé d’avoir violé quatre filles et de les avoir fait filmer dans la sous-préfecture de Kolenté, préfecture de Kindia. Les faits remontent à quatre jours, lorsque le groupe de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) a été informé de cette situation qualifiée d’ignoble par les habitants de la localité.

Selon Maciré Touré, présidente de l’ONG « Femme Aussi » et du groupe de lutte contre la violence basée sur le genre, les victimes sont âgées de 7 à 10 ans. Pendant que le jeune passait à l’acte, les autres filles filmaient la scène.

« Évidemment, cela fait trois à quatre jours que nous avons intercepté un jeune de 24 à 25 ans qui, je ne vais pas dire aurait, mais qui a violé quatre filles, quatre petites filles, âgées respectivement de 7 à 10 ans, dans une chambre. Il accomplissait ses actes sexuels, et au fur et à mesure, il donnait son téléphone aux enfants pour filmer. Pendant qu’il était avec l’une, l’autre filmait, et ainsi de suite. Nous avons les témoignages et nous avons les vidéos avec nous. Ils viennent de Kolenté et sont à Kindia. La justice est déjà au courant de l’affaire. Hier, nous avons transmis le dossier vers un juge d’instruction qui va s’en occuper. Actuellement, le monsieur est à la maison centrale, » a d’abord expliqué Maciré Touré.

Dès que le groupe VBG a été informé, des dispositions ont été prises pour examiner l’état des filles, qui auraient subi à plusieurs reprises les agissements sexuels du jeune accusé, indique Maciré Touré.

« La première des choses que nous avons eu à faire, dès qu’elles sont venues de Kolenté, a été de les envoyer à l’hôpital, où un médecin légiste les a examinées. Ceci a confirmé que les enfants sont vraiment atteintes. C’est un cas de viol, car un enfant de 7 ans ne peut quand même pas consentir. Bien sûr, ce sont les enfants elles-mêmes qui filmaient les autres, mais ce sont des enfants qui n’ont pas 18 ans. Ce ne sont que des enfants de 7 à 10 ans. Ils ne peuvent pas consentir à un tel acte, » dit-elle.

Poursuivant, elle lance un appel aux parents pour une socialisation complète des enfants, notamment des jeunes filles.

« Kindia est une ville où le viol est vraiment récurrent, mais nous essayons, parce que nous avons créé ce groupe « Violences basées sur le genre », auquel participent non seulement le parquet, l’hôpital régional, les commissariats et la brigade de recherche. Donc, tous ensemble, nous essayons de nous donner la main pour freiner un peu ces actes ignobles. L’appel que je vais lancer, c’est franchement de veiller sur les enfants, car ces quatre enfants-là n’étaient que des vendeuses. L’une vendait de l’eau de Coyah, l’autre de la banane, ou des chewing-gums, qui ne valent même pas 5 000 à 10 000 francs. On expose son enfant à des situations comme ça. Donc, travaillons tous ensemble pour que nous puissions freiner ces cas de viol, un fléau qui empêche nos enfants aujourd’hui de devenir les femmes de demain, » a-t-elle lancé.

Affaire à suivre…

Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia

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