Kindia : les artisans de la vannerie en difficulté

À Kindia, ville réputée pour son artisanat, les fabricants de paniers traversent une période difficile. Entre la baisse de la clientèle et les difficultés d’accès à la matière première, ces artisans voient leur savoir-faire menacé. La vannerie, héritée de génération en génération, occupe une place importante dans l’économie locale. Les paniers, fabriqués à base de fibres naturelles comme le raphia ou l’osier, sont utilisés pour divers usages domestiques et commerciaux. Cependant, les artisans se plaignent de plus en plus de la difficulté à écouler leurs produits.

Sous sa cabane de fortune dans le quartier Abattoir 3, dans la commune urbaine de Kindia, Mamadou Yero Keita pratique ce métier depuis plusieurs années. Il nous raconte les défis auxquels ils sont confrontés :

 « Nous sommes obligés de partir à Madina-Oula, à Linsan et parfois même à Gomba pour chercher les fibres du rônier. Franchement, cela nous épuise, et en plus, transporter ces fibres jusqu’en ville est un autre problème, car le coût du transport est très élevé. Mais nous n’avons pas le choix, car c’est grâce à cela que nous nourrissons nos familles et que nous subvenons à nos besoins quotidiens. À cela s’ajoute le manque de place et de clients. Ces derniers préfèrent acheter des produits en plastique, au détriment de ce que nous fabriquons. » a-t-il expliqué.

Face à ces défis, les artisans demandent un appui des autorités locales et des ONG. L’organisation de foires artisanales, la création de coopératives et un meilleur accès aux matières premières sont quelques pistes proposées pour redonner un souffle à ce secteur.

« Je pratique ce métier depuis presque 15 ans maintenant, mais honnêtement, nous rencontrons d’énormes difficultés. Vous vous souviendrez que, en l’espace de deux ans, c’est notre troisième emplacement, toujours dans des endroits insalubres, car nous n’avons pas le choix. Donc, nous demandons aux autorités et aux entreprises de nous aider à trouver un lieu, à l’image de ce qui a été fait pour nos frères en situation de handicap, afin de nous permettre de poursuivre nos activités et continuer à prendre soin de nos familles. » a plaidé Moustapha Bah, un autre artisan.

En attendant, les fabricants de paniers de Kindia continuent de travailler avec passion, dans un environnement précaire, dans l’espoir que leur savoir-faire soit enfin reconnu et préservé.