N’Zérékoré : le centre d’exposition artisanale est en péril

il y a 3 heures 15
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À N’Zérékoré, un trésor culturel est en train de s’éteindre dans l’indifférence générale. Le centre d’exposition artisanale, autrefois cœur battant de la création guinéenne et vitrine de la région forestière, ne vit plus qu’au rythme d’une poignée d’artisans passionnés. Entre absence de visiteurs et manque de moyens, ce lieu qui racontait l’histoire et le savoir-faire de toute une région, lutte pour ne pas tomber dans l’oubli.

À l’intérieur, seules quelques sections restent ouvertes, plusieurs autres étant menacées de fermeture faute de moyens. « Nous faisons tout pour maintenir le centre en vie en essayant d’attirer la population locale et les touristes internationaux », rassure Joachim Théa, responsable du site, malgré un contexte économique peu favorable.

Une fréquentation en chute libre

Il y a cinq ans encore, le centre attirait un nombre significatif de visiteurs, locaux comme étrangers. Aujourd’hui, la cherté de la vie et les difficultés quotidiennes poussent nombre d’artisans à délaisser leur métier réduisant ainsi la fréquentation des touristes. Cette baisse d’activités prive la ville d’une vitrine essentielle de son patrimoine.

« Je suis en train de faire la rentrée d’un village touristique comme ça. On travaillait mais vraiment il faut reconnaître que ce n’est pas facile. Vous voyez un gros centre artisanal, on ne vaut même pas dix ici. Au début, il y avait du monde mais actuellement la plupart sont partis. L’artisan vie de ses œuvres. Quand il n’y a pas de marché, ça ne peut pas encourager. Plusieurs de nos collègues n’ont pas pu tenir le coût, ils ont préféré abandonner leur savoir-faire pour s’occuper d’autre activité. Ça fait pl6s de quatre ans qu’on n’a pas vu de touristes ici. Un travail noble comme la sculpture, mais si les articles ne sont pas écoulés ça n’encourage pas. C’est seulement pour l’amour du métier que je suis là », déplore, Lancnet Farafina Camara, artisans sculpteurs.

Un patrimoine culturel unique

Parmi les pièces exposées figurent des œuvres exceptionnelles, telles que l’ancien passeport diplomatique du pays Gönö ou encore des reliques de la médecine traditionnelle du pays Kpèlè. Ces témoignages historiques font du centre un lieu incontournable pour qui s’intéresse aux racines culturelles de la Guinée forestière.

« Ce que les artistes de la région forestière font est unique. Dans les autres pays les artisans sont très riches. Si’ls arrivent à vendre un seul de leur article, c’est beaucoup. iId gagnent assez d’argent. Mais je conseille de ne pas trop attendre de l’État et continuer à créer, être plus créatif et la chance viendra un jour. Sinon ce que l’on peut faire, c’est d’aller vers les bailleurs de fonds et les proposer ce que nos artistes font », souligne Lansana Keïta, Webactiviste, engagé dans la promotion de la culture locale.

Des soutiens, mais des moyens limités

Quelques ONG et structures locales s’investissent pour préserver et promouvoir cet héritage. « L’amour et la passion de l’art existent toujours, mais les moyens manquent », regrette l’activiste.

« Grâce à notre initiative, on a eu à cartographier les différents sites touristiques de la Guinnée dont les sites de la région forestière. On a eu à faire pas mal d’activités avec les artisans du centre artisanal de N’Zérékoré, peut-être pas suffisant mais, à chaque fois qu’il y a des activités culturelles, on les envoie en tant qu’exposant, ce qui les permet de prendre des contacts et d’autres produits. On est en train de travailler pour ces artisans afin que leur œuvre d’art puisse être vendues même à l’international à travers le numérique», a-t-il fait savoir.

Un manque criant d’infrastructures

Au-delà de la faiblesse de la fréquentation, le centre souffre d’un déficit chronique en électricité, malgré la disponibilité du courant dans la ville depuis plusieurs années. Ce handicap freine l’organisation d’événements, la mise en lumière des œuvres et l’accueil des visiteurs.

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