Kankan. L’artiste Diam’s Killa porte plainte contre Caströ Yëlëbgëli : “toucher à la famille, c’est aller trop loin”

Un nouveau conflit judiciaire agite la scène culturelle guinéenne. À Kankan, l’artiste urbain Diam’s Killa, de son vrai nom Ibrahima Kalil Diawara, a déposé une plainte pour diffamation et atteinte à la dignité humaine contre le vidéaste Castro Yelebgely. En cause : des propos jugés particulièrement graves et offensants, relayés sur les réseaux sociaux.

Selon l’artiste, une vidéo devenue virale contiendrait des accusations portant directement atteinte à son honneur et à celui de sa famille. Dans cette séquence, Caströ Yëlëbgëli lui attribuerait des actes immoraux impliquant un membre de sa famille, des déclarations que Diam’s Killa qualifie de « mensongères » et « insupportables ». Il affirme que ces propos ont publiquement terni son image, ce qui l’a poussé, avec son manager, à entamer des démarches judiciaires.

« C’est trop osé… Je ne compte pas laisser l’affaire comme ça », a-t-il déclaré. Revenant sur l’origine de la tension, il explique qu’un désaccord initial avec des blogueurs s’est transformé en attaque personnelle : « Ils ont lancé des propos contre les artistes de Kankan. En tant qu’artiste, je devais répliquer. Ma dignité ne doit pas être touchée. »

Il affirme que la situation a rapidement dégénéré : « Des blogueurs sont sortis insulter ma mère, me traiter de tous les noms et en faire une comédie. Je n’ai pas du tout aimé. »

Visiblement affecté, l’artiste dit avoir été profondément marqué par ces propos : « Si je reprends leurs mots, ça me fait mal. Ça m’a tellement touché que je ne peux même pas les répéter. »

Il insiste : « Chacun représente sa famille. En tant qu’artiste et diplômé, ce n’est pas mon statut de répondre ainsi. Ils m’ont insulté comme ils veulent. »

Diam’s Killa affirme vouloir laisser la justice suivre son cours : « La loi est là pour ça. La justice est là pour ça. » Selon lui, une convocation a déjà été envoyée par l’OPROGEM au chef de quartier du mis en cause.

Sa journaliste-conseil, Mimiche Condé, apporte des précisions : « Nous sommes choqués. On peut être en désaccord avec un artiste, cela fait partie du showbiz. Mais toucher à la famille, c’est aller trop loin. Les propos diffusés sur les réseaux sociaux sont faux. Une photo a été utilisée pour faire croire des choses totalement infondées, prétendument conseillées par des féticheurs pour gagner en popularité. C’est grave. Personne n’est au-dessus de la loi. Nous avons porté plainte. »

En attendant que la procédure judiciaire suive son cours, plusieurs voix du milieu artistique appellent au calme. Elles exhortent les acteurs du showbiz guinéen à privilégier le respect mutuel et à éviter les attaques personnelles, de plus en plus fréquentes dans les échanges en ligne.

Karifa Doumbouya, correspondant à Kankan

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