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La question du respect du chronogramme de la transition est au cœur des débats en Guinée. Certains acteurs sociopolitiques soupçonnent la junte de vouloir confisquer le pouvoir depuis l’annonce d’un possible glissement du délai de la transition faite par le Premier ministre, Bah Oury. Pour Mamadou Kaly Diallo, avec une dose de volonté politique, la Guinée est en mesure d’organiser les élections pour le retour à l’ordre constitutionnel avant le 31 décembre 2024. Cet activiste de la société civile invite le gouvernement à instaurer un cadre de dialogue inclusif pour épargner le pays d’une instabilité politique aux conséquences incalculables. Interview!
Guinee360.com : Quel regard portez-vous sur la transition guinéenne?
Mamadou Kaly Diallo : J’observe l’évolution de la situation avec beaucoup de préoccupations et je pense sincèrement qu’il faut rectifier la transition. Il y a un accord qui a été scellé entre la Guinée et la Cedeao, les acteurs politiques ont adhéré à l’esprit de cet accord et c’est le 31 décembre, nous sommes déjà à 8 mois de la fin de ce délai. Les autorités de la transition avaient déclinés 10 points, mais nous voyons de façon très claire s’il faut la mise en oeuvre de ces dix points pour aller à un retour à l’ordre constitutionnel, ce n’est pas pour demain.
Selon vous qu’est-ce qu’il faut faire?
Je pense de façon diligente qu’il faut recréer ou créer un cadre de dialogue, sincère, inclusif qui va regrouper tous les acteurs sociopolitiques pour discuter voir quels sont les points les plus essentiels à mener pour aller à ce retour à l’ordre constitutionnel d’autant plus qu’on voit que les acteurs politiques commencent à se remobiliser vaille que vaille faire respecter ce chronogramme.
Est-ce que vous croyez à leur capacité de faire fléchir le CNRD ?
Je pense que pour une question de stabilité, pour une question d’entente, d’inclusion, les autorités doivent écouter ces acteurs pour éviter un bras de fer. Un climat d’impasse ne favorise pas la continuité des actions voulues par le CNRD.
Vous pensez que la Guinée est capable d’organiser les élections avant le 31 décembre 2024 s’il y a la volonté ?
Une transition sa vocation c’est le travail pour un retour à l’ordre constitutionnel. Nous sommes dans une période exceptionnelle même si aujourd’hui tout le monde dit président de la République, alors qu’un président de la République c’est quelqu’un qui a obtenu les suffrages de la population. Mais je pense qu’avec une volonté politique réelle, avec une inclusivité avec l’ensemble des acteurs, ils peuvent s’entendre d’aller rapidement à ces élections sur la base de la constitution du 10 mai 2010 par exemple, sortir de cette transition dans l’honneur.
Quels conseils avez-vous à donner aux dirigeants actuels du pays?
Mon premier message c’est de faire comprendre aux autorités que la question des droits de l’homme est essentielle pour le développement, la paix et l’entente. On ne peut pas être plus royaliste que le roi, Koffi Annan l’avait dit et c’est acté. Il n y a pas de développement sans la paix, il n y a pas la paix sans la sécurité. Par contre, il n’y a ni développement, ni paix, ni sécurité quand les droits de l’homme sont violés parce qu’ils constituent le fondement de la paix, de la justice et du progrès économique et social de toute une nation.
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