Kaloum: les autorités religieuses décident une nouvelle voie de paiement de la Zakat qui frise l’arnaque

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Le 23 avril 2024, le Secrétariat de la ligue islamique communale de Kaloum a adressé un courrier, référencé sous le numéro 29/SGAR/IRC/SCK/2024 dont une copie est parvenue à Guinéenews, à la direction générale des Grands Moulins de Conakry (GMC) demandant à celle-ci de lui verser sa Zakhat. Une correspondance dans laquelle la ligue communale de Kaloum indique expressément le numéro de compte bancaire sur lequel la valeur monétaire de cette Zakhat doit être versée. Une démarche qui pourrait sembler banale pour bien de personnes sauf qu’en prenant du recul et en analysant les faits, l’on s’aperçoit de la dangerosité de leurs conséquences au double plan administratif et constitutionnel.

D’abord la Zakhat est une aumône légale dont doit s’acquitter tout musulman en faveur des personnes nécessiteuses. Un critère que ne remplit pas, a priori, la ligue islamique communale de Kaloum qui reste une entité publique dont le personnel et le fonctionnement sont pris en charge par l’Etat guinéen ou tout au moins par le budget communal.

Le deuxième aspect de ce courrier qui intrigue, c’est le fait ce service communal encaisse directement la Zakhat de l’entreprise sur un compte domicilié dans une banque primaire de la place. Au lieu que cela se fasse sur un compte du Trésor public dédié à ces opérations. Cette pratique va à l’encontre de l’esprit de la loi ayant instauré l’unicité des caisses de l’Etat.

L’autre incongruité que cette décision des autorités religieuses communales de Kaloum révèle, c’est le fait qu’elle établisse un ordre de mission au nom de cette entité publique pour collecter la Zakat. Comme s’il s’agissait d’une taxe fiscale légale. A travers cette attitude, l’on a l’impression que l’obligation religieuse a tendance à s’imposer au caractère laïc de la République consacré toutes constitutions dont le pays s’est doté depuis l’indépendance en 1958. C’est comme si l’État commençait à obliger les gens à prier, alors que nous sommes censés vivre dans une République laïque.

Devant une telle situation dont les implications peuvent être préjudiciables à la bonne marche de l’Etat, Guineenews.org a contacté par téléphone El hadj Naby Nouha Touré, secrétaire communal chargé de la Zakat à Kaloum. Celui-là qui a signé ledit courrier controversé et s’est défendu en ces termes :

« C’est la Banque Islamique de Guinée (BIG) que le haut lieu a indiqué. Il s’agit du Secrétariat Général aux Affaires Religieuses, la ligue Communale, la Chambre commerciale et le Fonds Monnaie Internationale de Waqf et Zakat. Vu que les riches du pays ne donnent pas la Zakat, on ne peut pas prendre ces montants et aller dans les mosquées. C’est pourquoi les gens sont tombés d’accord pour choisir un lieu où la communauté musulmane doit verser la Zakat et déposer le bordereau auprès du secrétaire communal chargé des Zakat à Kaloum. »

Lire ci-dessous le courrier et l’ordre de mission qui ont été adressés à la direction des Grands Moulins de Conakry :

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