Guinée-Bissau : quand le départ du président Embaló nous rappelle le jugement du roi Salomon (Me David Béavogui)

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Le but d’un parti ou d’un leader politique est la conquête et l’exercice du pouvoir. En Guinée-Bissau, avec scepticisme, le Président Embaló a décidé d’être candidat à sa propre succession.

Il organise alors les élections. Au moment de la proclamation des résultats, les militaires s’emparent du pouvoir sans effusion de sang. Le Président Embaló est exfiltré vers Dakar où il effectuera un bref séjour avant de s’envoler vers le Congo après une sortie polémique du Premier ministre Ousmane Sonko.

En tant qu’observateur, les questions qui taraudent les esprits sont les suivantes :

Comment un président renversé peut accorder des interviews pour annoncer avec allégresse sa propre chute ?

Pourquoi est-il facilement sorti du pays ?

Comment son directeur de campagne semble t-il serait devenu le Premier ministre de ceux qui l’on renversé ?

Pourquoi ne continue t-il pas à réclamer sa victoire ou tout au moins la vérité des urnes ?

Et en fin pourquoi ses principaux opposants notamment Fernando Dias sont inquiétés ou mis aux arrêts ?

Dans l’histoire du roi Salomon que nous raconte la bible il y avait deux femmes qui avaient accouché à des intervalles voisins. La première ayant trouvé son bébé m0rt tard dans la nuit, elle le remplaça par celui vivant de sa voisine qui dormait profondément. Le matin, celle-ci
constant que le bébé qui est à côté d’elle n’est pas le sien, l’accusa d’avoir subtilisé son bébé.

Elles se transportèrent devant le roi. Un roi sage et juste. Une décision difficile à prendre puisque parole contre parole, personne d’entre les deux femmes n’arrivait à prouver que l’enfant était le sien. Alors le roi pris une décision surprenante : celle de scinder l’enfant entre elles chacune pour moitié. Le roi pris alors son épée et tint l’enfant devant la foule pour le scinder en deux parties.

Une des protagoniste, notamment la fausse mère approuva, se réjouissant que l’enfant ne soit ni à l’une, ni à l’autre. L’autre femme qui était là véritable mère de l’enfant fonda en sanglots. Elle demanda au roi de rendre l’enfant à sa voisine. Estimant que la vie de son enfant même chez une fausse mère vaut mieux que sa mort. Le roi baissa alors l’épée et appelle celle qui s’est opposée à l’élimination de l’enfant. Il avait découvert la véritable mère. Il lui remet le bébé, persuadé qu’il était la sienne.

Dans ces histoires, quatre personnages apparaissent, quasiment
identiques: le roi Salomon représente l’armée Bissau guineenne. Le président Embaló représente la fausse mère. L’opposant Fernando Dias Da Costa représente la vraie mère et le peuple bissau-guinéen représente le bébé. En fuyant et abandonnant le peuple entre les mains des militaires, Embya pris la même décision de la fausse mère.

Le cours des événements risque de donner donc raison à ceux qui pensent que le Président Embaló, ayant perdu les élections, a fait appel à l’armée pour s’emparer du pouvoir au détriment de l’opposant qui aurait remporté les élections.

Cette histoire de Guinée-Bissau nous enseigne des leçons de vie et de démocratie. Elle rappelle que nos forces de défense et de sécurité doivent être apolitiques.

Dans une démocratie où l’armée est républicaine, la vérité des urnes allait prédominer sur une velléité de confiscation du pouvoir. L’armée c’est le gardien de l’épée qui tranche. L’épée est un symbole de justice, tout détenteur doit faire preuve de sagesse et de justice. La stabilité de nos États en dépend. S’emparer d’un pouvoir dans ces circonstances n’est-il pas mettre une patate chaude dans sa poche ? Combien de temps l’armée va-t-elle tenir ? Wait and see. Attendons de voir.

Me David Béavogui

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