Grande Nuit du Conte signée SaKom et Koumakan : une 6ᵉ édition explosive s’ouvre ce vendredi à Conakry

En marge d’une conférence de presse tenue ce mardi 02 décembre à la Maison de l’Oralité et du Patrimoine à Nongo, la structure de communication SAKOM et Koumakan Production ont dévoilé les enjeux de la 6ᵉ édition de la Grande Nuit du Conte, prévue le 05 décembre prochain aux chapiteaux By Issa du Palais du Peuple de Conakry. L’objectif de ce projet consiste, entre autres, à rapprocher le conte de son public, à faire vibrer Conakry au rythme des récits et à offrir une expérience culturelle d’une intensité renouvelée, nous apprend-on.

La Grande Nuit du Conte, désormais inscrite dans une tradition de guichet fermé, ambitionne de mettre en lumière la richesse du patrimoine oral africain, le talent de conteurs guinéens et internationaux, une mise en scène immersive inspirée des veillées traditionnelles, ainsi qu’un moment intergénérationnel, familial, convivial et profondément artistique.

Venu du Burkina Faso, Sanaba KBG, artiste et conteur qui valorise également la Grande Nuit du Conte de Ouagadougou, a eu recours à une métaphore pour illustrer l’exceptionnalité attendue de cette 6ᵉ édition : « Parce que vous savez, dans un atelier de forge, il y a des outils. Et si vous voyez les outils, il y a le burin, il y a la pince, il y a le marteau, il y a l’enclume. Tous ces outils permettent la dynamique de l’atelier et lui donnent vie. À l’image de cet atelier, où chaque outil est complémentaire — sans le marteau, l’enclume ne peut rien faire ; sans la pince, le marteau ne peut rien faire — c’est cette complémentarité que nous apportons dans cette Grande Nuit du Conte. Tous les conteurs présents à cette 6ᵉ édition viendront compléter cette dynamique pour offrir une soirée mémorable, inédite, qui n’aura pas la même couleur que les années précédentes. »

Visiblement très émue d’être en République de Guinée pour célébrer cette grande nuit avec le public guinéen, Rebecca Compaoré, connue sous le nom de « Tend-wendé », comédienne et conteuse venue de Côte d’Ivoire, a promis une soirée époustouflante et magique : « Je disais à Petit Tonton que c’est le haut niveau : c’est très bien organisé, c’est grandeur nature. On n’a jamais vu ça ailleurs pour le conte. En tout cas, en Côte d’Ivoire, ça n’existe pas. Je suis très surprise et très heureuse de voir que le conte peut être mis à ce niveau-là. C’est comme si nous étions des stars de la musique, car ce sont les musiciens que l’on voit habituellement dans ces conditions. Aujourd’hui, en tant que conteuse, voir le conte porté à ce niveau, c’est fantastique. Je tire mon chapeau et je suis très heureuse d’être en Guinée. »

Face aux médias, le fondateur de la Maison de l’Oralité et du Patrimoine, initiateur de la Grande Nuit du Conte, a précisé les enjeux majeurs de cette nouvelle édition : « La Grande Nuit du Conte est à sa 6ᵉ édition après une année de pause. Et comme chaque année, c’est un nouveau challenge. Nous nous réinventons, nous voulons toujours pousser la barre plus haut. C’est un spectacle inédit, répété pendant plusieurs semaines. Il y a de nouveaux artistes, de nouvelles histoires, de nouvelles musiques, des danseurs, un nouveau décor. Cette année, le décor va changer un peu, parce qu’il faut l’améliorer : il ne faut pas que le public ait l’impression du déjà-vu. C’est cela aussi qui fait la particularité de cette édition. »

Afin de susciter davantage l’intérêt du public pour cet événement annuel, Moussa Doumbouya, initiateur du projet, est revenu sur certains aspects essentiels entrepris par sa structure pour offrir une soirée captivante et harmonieuse :

« Comme pour toutes nos activités, il s’agit d’aller vers les gens, de proposer de nouvelles choses, de nouvelles formes, mais surtout de proposer du beau : des prestations abouties, bien répétées, bien présentées. Ce n’est pas parce que c’est le conte qu’on va rester dans le folklore […]. Pour cette 6ᵉ édition, nous avons un texte écrit par EOB du groupe Dîmes d’Islam qui sera joué par moi-même, dans une mise en scène de Habibatou Bah, avec des danseurs, des chanteuses, des musiciens, des chansons populaires réécrites et réadaptées, des pas de danse traditionnels modernisés, et une nouvelle conteuse venue de Côte d’Ivoire, qui participe pour la première fois et qui apporte de nouveaux contes et de nouvelles histoires. »

La structure de communication SAKOM, fidèle à son slogan « Communiquer la Guinée, communiquer l’Afrique », a, par la voix de sa fondatrice et directrice générale Salimatou Sako, expliqué les motivations de son engagement : « La première fois que j’ai entendu Petit Tonton, j’étais émerveillée, émue aux larmes. Je me suis dit : waouh, j’aimerais que mes enfants puissent vivre cela. Et quand je vois, en tant qu’agence de communication, tout ce à quoi nous donnons de la lumière et de la force, je me suis dit qu’il est dommage qu’un projet comme celui-ci n’en bénéficie pas autant. Pour nous, ce n’était même pas l’amitié d’abord : c’était d’abord reconnaître un projet qui ressemble à l’ADN de SAKOM, celui de communiquer nos traditions, notre culture, de les mettre en avant. Aujourd’hui, la Guinée est sur une lancée : on parle beaucoup de progrès, les choses avancent, mais il ne faut pas qu’on s’oublie dans ce mouvement. C’est pourquoi il est important de donner de la force à des projets comme la Grande Nuit du Conte. »

Mamadou Yaya Barry

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