Glissement du chronogramme de la transition : un activiste alerte sur “les risques pour la paix et la stabilité”

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À trois mois de la fin de l’accord signé entre la junte guinéenne et la CEDEAO, les incertitudes s’accumulent quant à l’avenir de la transition après le 31 décembre 2024. Tandis que plusieurs voix influentes incitent le président de la transition à se présenter à la prochaine élection présidentielle, le général Mamadi Doumbouya a évité de s’exprimer sur ce sujet lors de son adresse à la nation, le 1er octobre.

Son silence accentue le flou entourant l’organisation des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. Certains hauts responsables du pays, à l’occasion de la fête nationale du 2 octobre, ont affirmé que la Guinée n’était plus en phase de transition, alimentant ainsi davantage cette ambiguïté.

Face à cette situation, l’activiste des droits de l’homme, Mamadou Kaly Diallo, a exprimé ses préoccupations concernant la paix et la stabilité du pays. « On ne parle plus de transition, mais de refondation. Les discours des leaders et la démonstration de force, y compris militaire, posent des questions sur la continuité de la transition et les risques pour la paix et la stabilité », a-t-il déclaré.

Pour Kaly Diallo, il est urgent que les autorités mettent en place un cadre de dialogue inclusif et sincère afin de débattre de l’avenir de la transition au-delà du 31 décembre 2024, conformément aux engagements pris avec la CEDEAO. «Nous devons respecter l’esprit de l’accord signé avec la CEDEAO, qui fixe la fin de la transition au 31 décembre 2024. Je pense qu’il est urgent que les autorités initient un cadre de dialogue inclusif afin que tous les acteurs sociopolitiques puissent se retrouver et s’entendre de manière consensuelle sur un chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel », propose-t-il.

Cette année, la fête de l’indépendance a pris des allures de campagne électorale. Mamadou Kaly Diallo met en garde le général Doumbouya contre les erreurs de la transition de 2009 sous le CNDD et du troisième mandat d’Alpha Condé. « Je vois les mêmes pratiques avec les mouvements de soutien qui proclament que le président est l’unique solution. Il est essentiel que l’engagement pris soit respecté. J’ose espérer que le général Doumbouya tiendra parole. Pour l’intérêt de la Guinée, nous devons aller vers des élections libres, transparentes et inclusives, afin de consolider un État de droit », conclut-il.

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