Lola : la cheffe de section protection des végétaux parle de l’effet des herbicides et insecticides utilisés par les paysans

il y a 4 heures 40
PLACEZ VOS PRODUITS ICI

CONTACTEZ [email protected]

Dans de nombreuses zones rurales et périurbaines de la préfecture de Lola, la pulvérisation des herbicides et des insecticides est devenue une pratique agricole courante, mais non encadrée.

À première vue, ces produits chimiques semblent être des alliés efficaces dans la lutte contre les mauvaises herbes et les parasites qui attaquent les aubergines. Pourtant, derrière cette apparente efficacité se cache un véritable danger pour la santé humaine et l’environnement. Il est fréquent de constater que nombre de paysans, faute d’information ou de formation, utilisent ces produits sans respecter les dosages prescrits ni les normes de sécurité.

Interrogée, sur le sujet, Madame Lela Bamba, chef de section protection des végétaux à la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage à Lola, dit ceci : « Il y a certains qui disent qu’il faut trois bouchons d’herbicide pour que ça sèche vite », une croyance dangereuse qui pousse à surdoser les terres.

D’autres mélangent des produits dans l’espoir d’obtenir un effet immédiat, sans se soucier des conséquences. Le résultat est alarmant : l’inhalation fréquente de ces substances, sans masque, ni équipement de protection, expose les agriculteurs à des troubles respiratoires, des brûlures, des maux de tête chroniques, voire des maladies plus graves ou des atteintes neurologiques.

Il y a des femmes qui mettent des herbicides dilués dans les bols et par dessus, elles placent un gobelet qui leur sert  pour répandre le produit sur les herbes. Il y a aussi des gens qui font la pulvérisation de l’insecticide pendant cinq jours et ils récoltent ensuite le produit. Sans tenir compte du délai qu’il faut, après avoir pulvérisé.

C’est pourquoi, partout où je passe, je sensibilise les producteurs sur l’utilisation des produits phytosanitaires.

L’usage excessif de pesticides a également un impact direct sur les cultures elles-mêmes. Plusieurs consommateurs se plaignent de ressentir des brûlures dans la poitrine ou des sensations d’acidité après avoir consommé des sauces à base d’aubergines ou d’autres légumes. Ces symptômes ne sont pas anodins : ils traduisent souvent la présence de résidus chimiques dans les aliments.

Certains insecticides utilisés aujourd’hui dans les champs sont plus toxiques que le célèbre herbicide Total, communément appelé herbi-Total. Au-delà des effets sur la santé, l’environnement subit aussi les conséquences de ces pratiques. Le recours répété à des herbicides à forte dose, appauvrit les sols en détruisant la couche arable. Le phénomène de lessivage, l’infiltration de ces produits chimiques vers les nappes phréatiques devient récurrente, menaçant ainsi les sources d’eau potable.

Il est urgent d’agir. D’abord, en multipliant les campagnes de sensibilisation et de formation des agriculteurs sur l’utilisation sécurisée des produits phytosanitaires. Ensuite, en renforçant les contrôles sur la vente de ces substances, afin d’interdire les plus toxiques et de promouvoir des alternatives biologiques ou agroécologiques.

Le respect des dosages, l’usage de matériel de protection, et la compréhension des effets à long terme doivent devenir des réflexes dans toutes les communautés rurales. Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons protéger à la fois la santé des producteurs, celle des consommateurs et la fertilité de nos terres.

Faute de moyens pour couvrir la préfecture de Lola, je me débrouille avec mes propres moyens pour faire la sensibilisation dans les zones reculées où la production des légumes est assez intense. Nous n’avons pas de moyens financiers pour être partout, a-t-elle dit, pour conclure.

Lire l'article en entier