Inondations meurtrières : Avocats Sans Frontières appelle à une évacuation urgente de toutes les zones inondables

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Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Conakry dans la nuit du 31 juillet 2025 ont provoqué la mort de 18 Guinéens, ainsi que des portés disparus et d’importants dégâts matériels.

La situation inquiète de nombreux citoyens, notamment les défenseurs des droits humains, à l’image de l’ONG « Avocats Sans Frontières ».

Au cours d’un entretien accordé à notre rédaction ce mardi 5 août 2025, le président de cette organisation de défense des droits de l’homme, Maître Aimé Christophe Labilé Koné, a exprimé sa vive préoccupation face à un drame qu’il considère comme évitable.

Des responsabilités partagées, selon Avocats Sans Frontières

Pour Maître Aimé Christophe Labilé Koné, les responsabilités face à ces inondations meurtrières sont partagées entre l’État et les habitants installés dans les zones à risque.

« Cette fois-ci, c’est une situation particulière, car la pluie a causé d’importants dégâts. Nous devons d’abord présenter nos condoléances aux familles endeuillées et leur témoigner notre solidarité. Quand on analyse les causes de ces inondations, il faut reconnaître que les responsabilités sont partagées. Certaines zones sont manifestement inondables, cela se voit à l’œil nu, même sans être spécialiste. Aller y construire et y habiter, c’est s’exposer délibérément au danger. Les familles qui y vivent portent donc une part de responsabilité », a-t-il déclaré au micro de mosaiqueguinee.com.

Une responsabilité majeure de l’État

Maître Koné pointe également du doigt l’État, estimant qu’il a failli à son devoir d’anticipation et de protection des populations.

« Dans une ville qui se veut civilisée et ordonnée, il faut agir en temps réel. L’État ne devrait pas permettre à des citoyens de construire dans ces zones dangereuses. Il faut comprendre que ces personnes vivent dans la précarité, qu’elles ont besoin d’un toit, mais cela n’excuse pas tout. Normalement, on ne peut pas construire sur une portion de terre sans autorisation. Si les autorités avaient assumé leur rôle, ce drame aurait pu être évité », a-t-il regretté.

Des mesures urgentes pour éviter d’autres drames

Face à l’ampleur des dégâts, Avocats Sans Frontières appelle à des actions urgentes et concrètes pour prévenir d’autres pertes humaines.

Le président de l’ONG exhorte les autorités à identifier immédiatement les zones inondables encore habitées et à y organiser l’évacuation rapide des populations.

« Il est impératif de dresser un état des lieux rigoureux et d’évacuer toutes les personnes vivant encore dans les zones inondables avant qu’il ne soit trop tard. », a-t-il lancé.

Un phénomène récurrent en Guinée

Pour rappel, ces trois dernières années, chaque saison de pluies a été marquée par des inondations, parfois meurtrières, dans plusieurs villes de Guinée, notamment à Conakry.

Le manque de planification urbaine et l’occupation anarchique des sols continuent donc de mettre en péril la vie de nombreux citoyens.

Aux yeux de plusieurs observateurs, ces drames récurrents soulèvent l’échec de la gouvernance et de la prévention des risques en milieu urbain.

Hadja Kadé Barry

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