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Quand la cloche sonne la fin de l’année scolaire, elle résonne comme un couperet pour les enseignants des écoles privées, livrés à eux-mêmes, sans salaire ni soutien. Entre petits boulots et survie quotidienne, ils dénoncent l’abandon total de l’État et des fondateurs des écoles. Rencontrés ce mardi, 5 août 2025 par Guineematin.com à travers un de ses reporters au groupe scolaire Hadja Fatoumata Camara, deux enseignants le silence et expliquent leur calvaire.
Pendant que certains profitent du repos, d’autres luttent chaque jour pour leur survie. À Conakry, les enseignants du privé vivent des vacances qui n’ont rien de reposant. Pour eux, c’est plutôt une période d’angoisse, d’incertitude et d’humiliation silencieuse.
Mohamed Amine Soumah, directeur des études et professeur d’économie au groupe scolaire privé Hadja Fatoumata Camara, raconte les difficultés qu’il rencontre pendant ces vacances. « Nous rencontrons assez de difficultés pendant ces vacances. Il n’y a pas de suivi ni de soutien de la part de l’autorité, ni également des fondateurs. Ce sont les 9 mois de l’année scolaire qui sont payés. Après les neuf mois, les professeurs sont laissés à eux-mêmes, ils se débrouillent pour gagner leur petit pain sans recevoir quoi que ce soit. L’État doit bien sûr penser à ces enseignants des écoles privées, tout comme les fondateurs. Même si on n’avait pas payé les trois mois, on pense au moins à payer deux mois. Ce qui fera bien sûr onze mois dans l’année scolaire. Mais ce n’est pas le cas, les conditions de vie des enseignants aujourd’hui sont très précaires, et sont très délabrées », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, monsieur Soumah est revenu sur ce qu’il fait pendant ces vacances pour tirer son épingle du jeu. « Naturellement, la plupart des enseignants, certains essayent de faire des cours à domicile. Certains font les motos-taxis. Certains sont devenus même des gardiens, des agents, pour subvenir à leurs besoins. Personnellement, je fais des répétitions, on organise des cours de révision pour s’en sortir, pour gagner mon petit pain », a-t-il fait savoir.
Même son de cloche pour cet autre enseignant, Mohamed Camara, professeur de philosophie dans la même école.

« On fait pleins d’activités pour subvenir à nos besoins. Actuellement, on fait des cours de révision et on a des enfants à faire répéter avant de débuter l’année scolaire », a-t-il souligné.
Mohamed Amine Soumah lance un cri de cœur aux autorités pour l’amélioration de leurs conditions de vie. « Le message que je voudrais lancer à l’ensemble des autorités éducatives guinéennes et aussi à l’ensemble des fondateurs des écoles privées, c’est de penser aux conditions de vie des enseignants. Ils souffrent beaucoup. Il faut leur venir en aide matériellement, financièrement parce que le développement d’un pays dépend de ces enseignants. Il faut penser à eux, ce sont des pères de familles, des humains. Il faut venir à leur secours pour qu’ils puissent, au moins, être satisfaits, pour qu’ils puissent faire leur maximum, parce qu’un enseignant qui a faim ne peut pas bien enseigner ».
Jacqueline Kourouma pour Guineematin.com
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