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Dans une interview accordée à Guinee360.com,le responsable à l’organisation du FNDC, revient sur la récente manifestation des Forces vives de Guinée et critique sévèrement la gestion de la transition par le CNRD. Alseny Farinta évoque la répression violente contre les manifestants, l’échec des promesses de retour à l’ordre constitutionnel, et la situation sociopolitique et économique préoccupante du pays. Il répond également aux déclarations du général Amara Camara sur la transition et défend la nécessité d’un dialogue inclusif pour résoudre la crise actuelle.
Guinee360 : Quel bilan en tirez vous de la manifestation des Forces vives, le 5 septembre 2024.
Farinta Camara : Nous félicitons et saluons le courage de la population de Conakry qui, malgré une pluie diurne et une forte militarisation de la capitale, ont répondu à l’appel à manifester des Forces Vives de Guinée pour marquer leur ferme opposition à la dictature rampante du CNRD dirigé par le putschiste Mamadi Doumbouya. En dépit du caractère pacifique de la manifestation, les forces de défense et de sécurité ont, à nouveau, fait un usage de leurs armes causant la mort par balles, dès la nuit du mercredi 04 septembre, de Mme Aissata Traoré, et, le jeudi, du jeune Mamadou Lamarana Cissé, âgé de 17 ans. Ces deux assassinats portent à 59 citoyens froidement abattus comme des gibiers lors de manifestations pacifiques.
Certains estiment que la population commence à en avoir marre. Est-ce que vous partagez cet avis ?
Je vous le concède. Malgré la militarisation de Conakry, la population continue d’exprimer sa révolte contre le gouvernement et le CNRD qui ont trahi leurs espoirs du peuple de Guinée. Nous poursuivons notre travail de manière sereine pour obtenir la libération de Oumar Sylla dit Fonikè Manguè, Coordinateur du FNDC et de Billo Bah, responsable des antennes et Coordinateur de Tournons La Page Guinée; la justice pour toutes les victimes innocentes du CNRD ; et le retour diligent à l’ordre constitutionnel dans le strict respect de toutes les dispositions de la Charte de la transition notamment l’exercice sans entraves de toutes les libertés publiques, y compris la liberté de la presse et la non-participation des responsables de la transition aux élections mettant fin à la période d’exception.
Le général Amara Camara écarte l’idée d’une interdiction spécifique dans la Constitution, concernant l’éventualité d’une candidature du président de Transition. Il souligne que l’objectif du CNRD est de mener la Guinée à un retour à l’ordre constitutionnel normal. Est-ce que cela vous rassure ?
Je trouve les propos du Général Amara Camara contraire à la réalité. La priorité d’une transition est le rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel. Trois ans après le coup d’Etat du 05 septembre 2021 du CNRD, et contrairement aux promesses tenues par la junte, la situation sociopolitique et économique du pays ne cesse de se dégrader. Nous n’avons ni un budget pour les élections, ni d’opérateur technique, ni de code électoral, ni un organe de gestion des élections, etc. Les libertés publiques sont confisquées, les droits humains violés, la justice est caporalisée par des hommes corrompus jusqu’à la moelle épinière, le retour à l’ordre constitutionnel reporté sine die et la population, confrontée à l’extrême pauvreté, assiste de façon impuissante à l’enrichissement effrénée, par la corruption et le détournement des deniers publics, de la classe dirigeante. La manipulation à outrance des musiciens sans avenir avec les fonds publics, des citoyens et des personnalités publics concours à intoxiquer la population sur la dangereuse candidature du putschiste Mamadi Doumbouya aux prochaines élections.
Le porte-parole du gouvernement vous invite à abandonner, ce qu’il considère comme “logique de division et de chaos”, et à se tourner vers le dialogue et la concertation. Que répondez-vous ?
Écouter ! C’est quelqu’un qui aime provoquer dans le vide. Sinon, la solution que nous proposons a toujours été celle que nous avons réclamée pacifiquement dès le départ. Il s’agit du dialogue inclusif franc et sincère avec les forces représentatives du pays suivant l’article 77 de la charte de la transition. Il n’y a pas d’alternative à ça. Mais, le gouvernement et le CNRD préfèrent tourner le dos à nos revendications non encore satisfaites. Aujourd’hui, les indices prouvent que le gouvernement s’illustre dans une politique de diviser pour régner et du chaos national. Ils baignent quasiment tous dans la corruption, le mensonge, le blanchiment des capitaux, les détournements de fonds publics et l’enrichissement illicite.
L’article Farinta Camara : “Le gouvernement se distingue par la corruption, le blanchiment des capitaux et l’enrichissement illicite” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.