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Le rapport final d’évaluation des partis politiques est disponible depuis la semaine dernière. Sur les 174 partis évalués, aucun n’est en règle totalement.
Toute chose qui a conduit à la dissolution d’une cinquantaine, la suspension d’une autre cinquantaine et la mise sous observation de beaucoup d’autres comme le RPG, l’UFDG et l’UFR. Cette actualité continue d’être commentée à Conakry.
Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction ce lundi, Kabinet Fofana, analyste politique a indiqué avoir parcouru ledit rapport pour se faire une idée des griefs reprochés aux formations politiques.
« Les griefs sont de plusieurs ordres. D’un point de vue de l’état des lieux et du fonctionnement, vous avez des problèmes tant sur le plan administratif que organique, qu’il soit l’absence d’autorisation, l’absence de congrès régulier pour valider les dirigeants des organes politiques. Il est également reproché à certains partis politiques de tenir un agrément non valide. Et en ce qui concerne la validité des autorisations, dans le rapport, il y a quelques indicateurs. 53% disposent d’autorisation valide, tandis que 42 % ne donnent pas d’autorisation, ou ne présentent pas d’autorisation valide. Et vous avez quand même 5 % d’autorisation qui ne sont pas du tout validées. Quand vous regardez un peu ces aspects-là, ce sont en fait des critères très basiques et qui ne devraient normalement souffrir d’aucune ambiguïté », a-t-il fait remarquer.
Le rapport fait également état de la situation financière et comptable des partis évalués, poursuit Kabinet Fofana.
« Le rapport indique que seulement 30 % des partis politiques ont effectué un inventaire de leur patrimoine au cours des trois dernières années. Et concernant les sources de financement, un élément crucial pour le contrôle des fonds des partis politiques, le rapport pointe un manque de transparence et de précision dans l’identification des origines des fonds des partis politiques. Et cette problématique-là concerne principalement le financement des campagnes électorales, la question du plafonnement des dépenses de campagne. Et de plus, moins d’un quart des partis enregistrés maintiennent des registres de leur financement. Donc, c’est vraiment des critères très importants », approuve l’analyste.
Pour Kabinet Fofana, la démarche du MATD est loin d’être une volonté de musèlement des formations politiques. C’est pourquoi, il interpelle ces partis sur la nécessité de se mettre ensemble pour corriger les imperfections révélées lors de l’évolution.
« Il faut dire que de manière catégorielle, les partis qui sont dissous devront se reconstituer à nouveau ou se retrouver dans des coalitions pour observer un peu les critères, les exigences liées à la constitution d’un parti politique. Ceux qui sont suspendus pendant trois mois pour se mettre en conformité et ceux qui sont mis en observation aussi doivent très rapidement se mettre à jour. Il y a aussi qu’il faut garder à l’esprit la possibilité de déposer un recours gracieux auprès du ministère responsable des partis politiques, pour un recours en annulation. Et puis il y a aussi un recours judiciaire devant la Chambre administrative de la Cour suprême. Si toutefois ces partis ne se reprochent pas ce que l’on considère comme étant des manquements, il y a en ce moment à donner les preuves qui sont plus des évidences », a-t-il conseillé.
Pour Kabinet Fofana, dans une démocratie, ces formations politiques sont extrêmement importantes. Les rendre performantes doit être un objectif à atteindre. Selon lui, cela doit passer par le consensus, sans aucune intention de faire du mal à un parti politique. Pour la suite, il suggère, « qu’il soit donc institué par le ministère de l’Administration des Territoires et de la Décentralisation, un certificat de conformité qui détaille le degrés d’observance des critères des partis, notamment mis en observation afin d’éviter, l’amalgame ».
Sékou Diatéya