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L’ex-ministre de la défense du régime déchu, Dr Mohamed Diane qui s’est abstenu à prendre parole par devant la chambre du jugement, qui l’a condamné à 5 ans de prison a fini par accepter de répondre, ce jeudi 06 mars 2025 aux questions de la chambre des appels de la cour de répression des infractions économiques et financières (Crief).
Cette chambre des appels présidée par Daye Mara, est saisie par les avocats de l’ex patron du ministère de la défense Guinéenne dans le but d’obtenir purement et simplement d’annulation de la décision du 18 Décembre 2024 rendue par la chambre du jugement qui l’a condamné à 5 ans d’emprisonnement, au paiement d’une amende de 5 milliards et 500 milliards de francs guinéens à titre de dommage et intérêt. Mais également la confiscation de tous ses biens immobiliers et bancaires au profit de l’Etat. Il faut préciser que le parquet spécial et l’agent judiciaire de l’Etat ont fait un appel incident dans ledit dossier.
Dès l’ouverture de l’audience du jour, les parties ont évoqué leurs motifs de renvoi.
Après cet exercice des parties, la cour a donné la parole au prévenu qui a déclaré ceci: »Je vous remercie de m’accorder l’opportunité de m’exprimer devant vous aujourd’hui. Ma présence ici ne relève pas seulement de ma défense personnelle, mais également d’une quête pour la justice, pour l’équité et le respect des droits fondamentaux qui doivent prévaloir dans toute société démocratique. Je réaffirme mon innocence face aux accusations portées contre moi, lesquelles ne reposent sur aucune preuve tangible, ni sur une base juridique solide.
Les irrégularités flagrantes qui ont entaché cette procédure depuis l’enquête préliminaire jusqu’au verdict final sont indéniables. Elles soulèvent des questions graves quant à l’intégrité de ce processus judiciaire et au respect des principes fondamentaux du droit. Concernant l’accusation de détournement de deniers publics, il est inconcevable que je sois condamné pour un délit dont les éléments essentiels n’ont jamais été clairement établis.
Aucun montant précis ne m’a été reproché de l’enquête préliminaire et devant les magistrats instructeurs. Sauf curieusement, le jour des plaidoiries, les avocats de l’agent judiciaire de l’État ont déclaré un montant de 500 000 milliards de francs guinéens détournés, sans aucune preuve documentaire présentée à l’audience. Aucun témoin clé n’a été entendu.
Comment peut-on condamner une personne sans même savoir ce qu’elle est censée avoir détourné ? Comment elle l’a fait ? Et à quelle fin ces fonds auraient été utilisés ? Pourtant, en matière de détournement de deniers publics, la charge de la preuve incombe au ministère public. C’est à lui de rapporter la preuve de l’infraction. C’est évident que ma condamnation repose sur les allégations vagues et non étayées, ce qui constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit pénal.
En ce qui concerne les accusations d’enrichissement, de blanchissement de capitaux et d’enrichissement illicites, plusieurs biens qui me sont attribués n’ont aucun lien avec moi. Et aucune preuve n’a été fournie pour étayer ces allégations. De plus, contrairement à ce qui sont aux affaires en ce moment, mes déclarations de patrimoine effectuées en toute transparence devant la Cour suprême en 2011 et devant la Cour constitutionnelle en 2016 ont été ignorées.
Cette omission délibérée de vérifier des faits aussi sensibles démontre un parti pris évident et une volonté de me condamner à tout prix, sans égard pour la vérité ou la justice. Monsieur le Président, Monsieur les juges, je vous demande de reconsidérer ce dossier avec impartialité et rigueur. Un procès équitable ne peut se fonder sur des allégations non étayées, des preuves absentes et des inégalités procédurales aussi graves.
La justice doit être rendue de manière transparente et équitable, sans influence politique ni préjugée. Monsieur le Président, Monsieur les juges, je fais confiance à votre sagesse et à votre engagement envers la justice pour rétablir la vérité et reparer cette injustice. L’histoire jugera, mais c’est aujourd’hui que nous avons l’opportunité de faire ce qui est juste ».
Par ailleurs de rappeler qu’il a toujours demandé à la cour de convoquer les différents intendants pour plus d’informations sur la gestion financière du ministère de la défense.
Rappelant que de la prise du pouvoir du président Alpha Condé jusqu’à la fin de son règne, lui Dr Diane n’a occupé qu’une seule fonction d’où il était ordonnateur. Et, il s’agit du ministère de la défense de la période allant de 2016-2021.
« Je serai très heureux qu’on fasse appel aux intendants qui viendront avec les documents. Qu’ils viennent donner la situation des dépenses militaires« , a t-il insisté.
A noter qu’au moment où nous mettions cet article en ligne, Dr Diané est entrain de répondre aux questions des parties.
Avec Mediaguinee
L’article Dr Mohamed Diané à la barre de la CRIEF : « Comment peut-on condamner une personne sans même savoir ce qu’elle est censée avoir détourné ? est apparu en premier sur Actuguinee.org.