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« Les voies du seigneur sont insondables ». Cet adage biblique sied bien à l’épilogue du scrutin qui vient de se dérouler chez nos voisins sénégalais ce dimanche 24 mars. Avec la victoire de l’outsider Bassirou Diomaye Faye, candidat par substitution du Pastef. Crédité de près de 56 % des voix selon les résultats provisoires, cet illustre inconnu, qui n’était jusque-là que le reflet de son mentor Ousmane Sonko, devient ainsi le 5ème locataire du palais de la République.
Il décroche le saint graal à la grande satisfaction de tous ceux qui aspirent à la chute de l’establishment incarné à tort ou à raison par Amadou Bah, le candidat de l’APR de Macky Sall.
Cette victoire du duopole Bassirou-Sonko, symbole de l’antisystème, revêt en sa façon les couleurs du « printemps des peuples » en Afrique Subsaharienne. Sauf qu’au Sénégal, ce sont les urnes qui ont parlé et non les armes, comme ça a été le cas au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger. Des transitions militaires qui seraient d’ailleurs dévoyées aujourd’hui, à en croire certains observateurs. Ces mêmes observateurs craignent que le costume ne soit trop grand pour M. Bassirou Diomaye, cet autre quadra, qui se retrouve à conduire le char d’un État comme le Sénégal. En attendant de savoir s’il parviendra à renverser la table au profit du peuple sénégalais, les détracteurs du successeur de Macky Sall, voient dans cette victoire plutôt un saut dans l’inconnu. Compte tenu du noviciat de l’impétrant et de son discours populiste aux intonations gauchistes.
La bérézina subit par le camp présidentiel ne peut être que mise sur le compte du reflux de l’establishment auprès d’une opinion sénégalaise, qui était en proie à l’angoisse et au doute. Lassée sans doute par le fossé qui ne cesse de se creuser entre les nantis et le populo. De quoi nourrir les soupçons des populations, notamment les jeunes, dont l’aspiration au changement de régime devenait grandissante. Bien que le bilan du président sortant soit globalement positif, vu les efforts consentis en matière d’infrastructures. Macky Sall a péché surtout pour avoir voulu au dernier moment bousculer le calendrier électoral, en ordonnant le report du scrutin.
Une mesure qui fut retoquée de facto par le Conseil constitutionnel. Un pas de clerc, qui aura valu au président d’être soupçonné de vouloir truquer le jeu en faveur de son poulain. Entrainant de but en blanc une vague d’empathie profonde à l’endroit de Sonko et de son candidat, détenus alors à la prison de Rebeuss.
Des erreurs politiques qui ont grandement ouvert le boulevard pour l’outsider Bassirou, qui a réussi à prendre ses quartiers sous les ors de la république. Devenant ainsi calife à la place du calife.
Comme pour donner raison à celui qu’en politique les erreurs se paient cash.