Deguerpissement à la Cité IPS de Kipé : voici les réactions émouvantes des victimes (micro-trottoir) !

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Comme indiqué dans une de nos précédentes dépêches, les habitants de la Cité IPS de Kipé, située dans la commune de Ratoma, ont été sommés de quitter leurs habitations hier, vendredi 16 juin 2023. Le courrier du patrimoine bâti public précise qu’ils doivent libérer les lieux dans les 72 heures, soit avant lundi prochain. Ces occupants disent être surpris de cette décision, surtout en cette saison hivernale, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Rencontrés par notre reporter dépêché sur les lieux, ces citoyens ont exprimé leur mécontentement. Parmi eux, figurent certains cadres, qui ont préféré intervenir sous l’anonymat.

Décryptage !

Alimou Bah, locataire de la Cité IPS de Kipé

Alimou Bah, habitant de la Cité IPS de Kipé : « On ne s’entendait pas à cela. On reconnaît qu’ici c’est pour l’Etat, mais nous dire de sortir à l’heure là pendant la saison des pluies, vraiment cela nous fatigue énormément. Je ne sais même pas quoi dire. C’est hier qu’on nous a appelé au patrimoine bâti public qu’on a que 3 jours pour libérer les lieux. Alors qu’il y a un contrat qui nous lie. On a fait plus de 40 ans, mon père fait partie des premières personnes qui ont construites ici, depuis 1976. Si on quitte ici aujourd’hui, mais on a pas où allé. On ne peut que dire au président de nous soutenir, parce qu’on est guinéens. On ne doit pas être comme des étrangers. Quand on devient un réfugié chez nous ça devient très malheureux » !

Sous anonymat, ce citoyen déclare que : « nous sommes ici depuis plus de 40 ans. Tous mes enfants sont nés ici. Tout ce que vous voyez là, a été fait par nous. En ce qui me concerne, le projet qu’ils veulent faire ici, la cité IPS n’est pas concernée. Il paraît que depuis un certain temps, il y a l’acharnement sauvage des enseignants qui croient que c’est leur propriété parce qu’ils enseignent ici et qu’il faut loger là. Les 15 familles qui sont ici, ont un contrat avec le patrimoine bâti public. Il y en a qui sont même en avance de paiement. Quand vous prenez les 15 familles, il faut comptabiliser au moins une cinquantaine ou une soixantaine d’habitants. Il n’ y a pas eu de préavis. Ce matin, à 7 heures, on nous a présenté le papier qu’il nous donne 3 jours de quitter. Il y a des familles où des enfants ont commencé le baccalauréat aujourd’hui. La loi guinéenne est quand-même très claire, pendant l’hivernage, pendant les trois mois, on ne doit pas sortir les gens. Si au moins on avait reçu un préavis de deux ou trois mois, là on aurait donné du temps aux gens de se préparer. On quitte aujourd’hui,  mais on n’a pas où aller. Au lieu que les gendarmes ou les  policiers ne viennent nous brutaliser, on préfère quitter pour éviter le pire. On nous parle d’utilité publique, mais qu’on nous donne un temps réglementaire. Mais pas un effet de surprise comme ça. On demande au colonel Mamadi Doumbouya d’accepter, on fait partie de la population guinéenne. On ne peut pas nous chasser comme ça comme des malfrats. La plupart des habitants d’ici sont des hauts cadres. Il y en a qui sont à la retraite, d’autres ne le sont pas. On est dans une situation de détresse » !

Sous anonymat, cet autre citoyen a déploré cette brusque décision. « Hier on nous a appelé au patrimoine bâti public. On s’est rendu là-bas, ils nous ont fait savoir qu’ils ne sont pas encore prêts, donc de rester tranquille à cause de la saison des pluies. À notre grande surprise ce matin, on nous a déposé des courriers de libérer les lieux plus tard le lundi. On espérait quand même rester là jusqu’au mois de décembre pour pouvoir se préparer et quitter. Parce que, nous savons que c’est des maisons administratives qui ne nous appartiennent pas, bien que nous payons le loyer. On paie à la fin de chaque mois, nous sommes vraiment déçu de l’Etat. Parce qu’à un moment donné, on nous a fait savoir que la justice va être la boussole, mais je pense que la boussole a disparu. C’est comme si c’était la loi du plus fort. Si le président de la transition était en face de moi aujourd’hui, je lui aurais dit que la loi n’existe plus dans ce pays. On avait un grand espoir quand il est arrivé au pouvoir mais l’espoir est totalement parti ».

C’est le cadre du projet de construction du village numérique de Guinée, que le patrimoine bâti public, a saisi ce domaine réservé.

Propos recueillis par Mohamed Guéasso DORÉ pour Guineematin.com 

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