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La communauté guinéenne de New York (GUICA-NY), avec l’appui de la Mission Permanente de la République de Guinée auprès des Nations Unies, a procédé au rapatriement du corps de Mamadou Alpha Kaba, jeune guinéen d’une trentaine d’années, décédé le 26 novembre dernier à Lincoln Hospital, dans le Bronx, à New York.

La dépouille a été remise ce mercredi 10 décembre 2025 à sa famille, à Gomboyah, dans la préfecture de Coyah, où l’inhumation a eu lieu.
Dans la maison mortuaire, consternation et tristesse règnent.

Visiblement très éprouvée, Hadja Aïssatou Diawara, mère du défunt, revient sur le parcours de son fils et les derniers échanges qu’elle a eus avec lui : « Il a dit qu’il voulait tenter l’aventure pour se chercher. C’est ainsi qu’il est parti. On s’est débrouillés jusqu’à ce qu’il puisse voyager. Là-bas, il s’est fait des amis, des connaissances. Avant son départ, il avait un antécédent de rhumatisme que nous avions traité ici, et cela s’était calmé. Mais lorsqu’il est revenu, peu de temps après, il est tombé malade. Il a essayé de rester debout, mais le moment était arrivé et personne n’y pouvait quelque chose. »
Elle précise qu’elle ignorait la gravité de son état : « Il a fait près de deux années d’aventure. C’est un matin que j’ai appris son décès. Je ne savais pas qu’il était malade, je ne l’ai jamais su. Je remercie tous ceux qui se sont impliqués. »
Dans un message empreint d’émotion et de pardon, elle ajoute : « Il est l’un de mes sept enfants. Il ne m’a rien fait que je doive lui pardonner. Je demande à ses amis d’en faire autant. Que ceux qu’il a croisés sur son trajet, et qui étaient avec lui pendant ses derniers moments, soient remerciés. Je leur demande pardon, pour le repos de mon garçon. »
De son côté, Yayah Kaba, père de Mamadou Alpha Kaba, salue la mobilisation exceptionnelle de la diaspora guinéenne aux États-Unis : « Il est parti d’ici pour les États-Unis où nous avons beaucoup de parents. C’est là-bas que Dieu l’a rappelé. Grâce au bureau des ressortissants guinéens, nous avons appris la nouvelle. Ils m’ont promis de rapatrier son corps pour qu’il reçoive une inhumation digne, et ils ont tenu parole. »

Il souligne que la famille n’a engagé aucune dépense : « J’ai reçu le corps de mon fils sans débourser 1 franc. Ce n’est pas une question d’argent, mais cela rassure : ils prennent soin les uns des autres là où ils sont. »
Il lance également un appel à la jeunesse guinéenne de la diaspora : « Partout où on est, il faut s’approcher de la communauté. Quand tu es Guinéen, là où tu vois les Guinéens, c’est là que tu dois être. Ce qui s’est passé en est un bel exemple. Que chacun parte se faire recenser. Même ceux qui n’ont pas de papiers peuvent être aidés. »
Mamadou Dramé, premier vice-président de la communauté guinéenne aux États-Unis (GUICA-NY), revient sur les circonstances du décès et sur la chaîne de solidarité qui a permis le retour du corps à Conakry : « Notre frère Mamadou Alpha Kaba est décédé le 26 novembre à Lincoln Hospital, dans le Bronx. Après l’annonce, le président de la GUICA-NY, Mamadou Saliou Diallo, a immédiatement pris des dispositions pour que son corps soit rapatrié, conformément au souhait de ses parents. »

Il décrit l’élan collectif : « Il n’avait ni père ni mère biologiques là-bas, mais il avait une famille : la communauté guinéenne. Tout le monde a contribué. Nous avons payé le transport du corps, nos billets d’avion, et nous n’avons demandé aucun centime à ses parents. »
Il souligne aussi l’appui crucial de la Mission Permanente : « La Mission Permanente, qui joue le rôle d’ambassade à New York, a signé les documents autorisant le rapatriement. Le passeport du défunt était valide, ce qui a facilité les démarches. »
Concernant son hospitalisation, M. Dramé se montre prudent : « Nous n’étions pas à son chevet. Nous ne savions même pas qu’il était malade. Ce qui est sûr, c’est qu’il avait fait au moins une semaine à l’hôpital avant sa mort. »
Enfin, il adresse un message à la jeunesse tentée par l’aventure : « Nous, la diaspora, voulons réussir chez nous. Nous ne voulons pas être ramenés au pays dans des cercueils ou sur des pousses-pousses. Nous voulons revenir sains et saufs, travailler comme tout le monde, aider le pays à se développer.
La jeunesse guinéenne doit réfléchir : Mamadou Alpha Kaba est décédé à 30 ans, célibataire, sans enfant. Il aurait pu réussir en Guinée. Aucun pays ne peut se développer sans ses fils. Même si certains doivent voyager, si tout le monde part, qui va construire la Guinée ? Il faut accepter d’apprendre. Même si on n’a pas pu finir l’université, il existe des formations professionnelles. Nous avons beaucoup de projets, des méga-projets. »
Il interpelle également les autorités : « Créez des emplois pour les jeunes. Ne laissez pas la jeunesse partir. Créez les conditions permettant à la diaspora guinéenne de revenir et de travailler. »
Le jeune Mamadou Alpha Kaba a rejoint sa dernière demeure ce mercredi 10 décembre 2025, plein de rêves inachevés, à Gomboyah, carrefour Amballallage, dans la préfecture de Coyah.
Mayi Cissé
623 62 53 65
L’article Décédé à New York, Mamadou Alpha Kaba a été inhumé à Gomboyah : “J’ai reçu le corps de mon fils sans débourser 1 franc” (père) est apparu en premier sur Mediaguinee.com.
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