Dans la pratique de la gouvernance de la chose publique, attention aux excès (Fodé Oularé, Juriste)

il y a 5 mois 139
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Un adage de chez nous dit que « dan nha thambi söbö kässä nhin » (tout ce qui est de trop, est mauvais).

Il est évident qu’on ne saurait nier les efforts fournis dans le sens du développement depuis le 5 septembre 2021, mais l’honnêteté intellectuelle nous impose de signaler qu’il y’a de plus en plus de ratés, depuis quelques temps.

D’abord nous avons assisté à plusieurs mois de brouillages des ondes, sans aucune communication sur quelques motifs que ce soit, ensuite le blocus sur l’internet, et maintenant le retrait des licences.
Le tout, dans l’opacité la plus absolue.
De telle sorte qu’à date, le citoyen lambda se demande et veut savoir ce qui est réellement reproché à ces trois médias ?
Ça en est de trop!

J’ai entendu quelque part, qu’il existerait 73 stations radios en Guinée, et qu’il n’y a donc que 3 qui ont vu leurs licences retirées, et que ceci ne devrait faire l’objet de polémique.
Mais je dis ici que ces 3 sont les meilleures; elles représentent la crème de la crème, dans ce domaine.
C’est à dire qu’elles ont fait plus d’investissements en infrastructures, en équipements et autres, et par ricochet, sont les plus importantes pourvoyeuses en terme de main d’œuvre, d’emploi.
Sans oublier qu’elles représentent un certain étendard du pays à l’échelle continentale et autres.

Et quand c’est ainsi, la moindre des choses est de procéder intelligemment.
Procéder intelligemment,
-C’est penser aux centaines d’employés qui sont de facto au chômage;
-C’est protéger ces nombreux investissements;
-C’est aussi et surtout éviter de sérieusement écorcher l’image du pays à l’international, en ce qui concerne la liberté de la presse et d’opinion.

Que dit la loi ?
Nul besoin de rappeler dans cette tribune, que la loi de 2010 sur la liberté de la presse, désigne expressément la HAC (Haute Aurorité de la Communication) comme organe habilité à operer les différents degrés de sanctions en la matière.
Alors, à quel moment le ministère de la communication a-t-elle jugé nécessaire de surplomber la HAC dans ce sens ?

Mon commentaire: Aussi longtemps qu’un journaliste ne doit pas se servir du micro pour régler ses comptes, l’exécutif ne doit pas non plus se servir des décrets dans le seul but de faire plaisir aux égos des uns et des autres.

Il faut alors sérieusement faire des compromis de part et d’autre, pour nous éviter le pire dans les semaines et mois à venir. Car toutes ces crises ne profitent en réalité à personne.
Il ne faut surtout pas en rajouter à l’existant, car il n’y a pas de petite crise, surtout pas en période de transition.

NB: La crise du pain 🍞 à fait partir El Bechir du Soudan, après des dizaines d’années de pouvoirs. (A méditer).

Fodé Oularé, Juriste.
Activiste Politique.

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