Conseil national de la Jeunesse de Matoto : des candidats crient à la fraude et dénoncent l’élection de Karamo Kaba

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Le Conseil national des jeunes (CNJ) est une instance de prise de décision de la jeunesse. Chaque année, il est mis en place à l’issue d’une élection organisée dans les 5 communes de Conakry, dans les 33 préfectures, et ensuite au niveau national. Pour cette année 2023, la mise en place du bureau du CNJ dans la commune de Matoto a été émaillée d’irrégularités, apprend-on. Selon des candidats à la présidence de cette instance, rencontrés par un journaliste de Guineematin.com, le scrutin du 16 août dernier n’a pas obéi aux textes réglementaires. Ils portent de nombreux griefs au processus qui a conduit à l’élection de Karamo Kaba à la tête du CNJ de Matoto.

Ansoumane Damaro 4 Camara, candidat de l’association pour la vulgarisation des droits humains, humanitaires et de la démocratie

C’est le cas d’Ansoumane Damaro 4 Camara, candidat à la présidence au compte du CNJ/ Matoto, qui dénonce du favoritisme dans le processus. « Le déroulement de ces élections était tout sauf une élection transparente. Je dirais que c’était une nomination au cours de laquelle les autres candidats étaient conviés à prendre part. Parce que lorsque vous constatez, avant et pendant les élections ce n’était que des défaillances qui ont été comprises par certains candidats, mais par peur, certains n’ont pas pu dénoncer à l’issue de cette mascarade même s’ils ont été perdants. Avant les élections, quand on affiche la liste le dimanche pendant que le scrutin est prévu le mercredi, alors que dans les autres communes, la liste des candidats est affichée à au moins 9 jours avant le scrutin. Histoire pour les candidats de pouvoir battre campagne », accuse Ansoumane Damaro 4 Camara.

Notre interlocuteur a d’ailleurs donné des exemples concrets pour appuyer ses propos. « Le dimanche 13 août, on a affiché la liste. N’importe quel candidat que vous appelez, il vous dira qu’il est dans une alliance déjà. Dans l’alliance de qui ? C’est celui qui appelait les gens depuis le 4 août pour battre campagne. La question, c’est comment Karamo Kaba a eu la liste pour négocier avec les candidats qu’il ne connaissait pas au auparavant. Pourtant nous, quand on est parti, le Directeur communal de la jeunesse (DCJ) de Matoto) nous a refusé la liste. Voilà, on n’a pas été traité au même pied d’égalité. Le DCJ de Matoto et le coordinateur national de la MAOG (Maison des Associations et ONG de Guinée) nous ont proposé de faire un consensus en désignant les 9 personnes derrière lesquelles on va se rallier. Mais le consensus n’a pas été trouvé. Le jour de l’élection, ils ont demandé les candidats aux différents postes. On s’est présenté, bien que certains ont été préparés pour dire : vu la pertinence du projet de mon ami Kaba, moi je lui donne ma voix. Parce qu’on était 11 candidats à la présidence le mardi, mais il y a 5 qui ont désisté. Les 6 sont allés le mercredi 16 août aux élections. Dans la foulée, deux autres se sont désistés avec cette même expression. Ce même jour, il y a des tractations pour que nous autres acceptions de nous rallier à leur candidat, Karamo Kaba. Les gens-là voulaient juste nous prendre à témoin de notre échec qui allait se produire », a indiqué monsieur Camara.

En outre, ce candidat parle même de bourrage d’urnes le jour du scrutin. « Au-delà des électeurs et des candidats reconnus, il y avait d’autres personnes qui votaient dans la salle, des travailleurs, des stagiaires et assistants de la mairie, on les a vus. Quand on l’a dénoncé, les organisateurs ont dit qu’ils ont été mandatés par une association pour être leurs électeurs. Le président du comité d’organisation avait pris la parole aussi dans la salle pour dire que pour voter, vous pouvez écrire entièrement le nom du candidat ou mettre son numéro. Mais par après, ils ont annulé la voix de certains candidats parce qu’ils ont écrit le nom de leur choix sur le bulletin de vote. Et ces annulations ont valu la défaite de ces candidats. Parce que ces voix-là permettaient d’égaler la voix de leur candidat. L’élu lui-même disait que les gens n’ont pas parlé mais que lui, il a déjà gagné. Il se basait sur quoi pour le dire », a regretté ce candidat présenté par l’Association pour la vulgarisation des droits humains, humanitaires et de la démocratie en Guinée.

Même son de cloche chez Mohamed Moustapha Touré, journaliste de profession et candidat malheureux à l’élection du CNJ de Matoto. Présenté par la structure Futur Time Guinée, il crie au dépassement de l’âge de certains candidats.

Mohamed Moustapha Touré, journaliste de profession et candidat malheureux à l’élection du CNJ de Matoto

« Je me suis présenté pour porter la voix de la jeunesse avec des ambitions pour représenter dignement la jeunesse et apporter à cette nation dans les instances de prise de décision. Mais malheureusement, dans cette organisation, on a trouvé assez d’irrégularités, notamment dans la commune de Matoto. À partir de la réception des candidatures où nous avons constaté une irrégularité relative au dépassement de l’âge de certains candidats. C’était le cas le plus palpable qu’on pouvait remarquer. J’avais personnellement interpellé le DCJ par rapport au dépassement d’âge. Dans sa réponse, il m’a dit qu’il a reçu les dossiers des candidats qui étaient en règle vis-à-vis des textes. Nous on demande au DCJ de brandir ses preuves à travers la copie des passeports et des extraits d’acte de naissance qu’il a reçus pour innocenter les gens qu’on accuse. Au-delà, l’autre caractère qu’on a assez décrié, c’est le non-respect de l’article 22 du règlement intérieur relatif au manque de veille à la transparence dans l’organisation du scrutin. Pendant le vote, la salle était pleine d’autres gens qui ne seraient pas des candidats et électeurs. Nous demandons au Ministère de la Jeunesse la reprise des élections dans la commune de Matoto et de veiller à ce que le déroulement de ces élections à l’échelle nationale se passe dans les règles de l’art », sollicite monsieur Touré.

Joint par téléphone par Guineematin.com, Laye Sayon Kanté, directeur communal de la jeunesse de Matoto, rejette toute responsabilité. Il invite les candidats mécontents à faire recours aux services compétents pour porter leurs griefs. « S’ils pensent qu’il y a eu malversation, des fraudes ou encore il y a un candidat qui a été accepté avec un dépassement de l’âge, le mieux est de suivre la voie normale avec des preuves. Moi, je ne peux pas interdire à quelqu’un de porter plainte contre X. Ils sont des intellectuels quand même. Donc, s’ils ont des preuves, ils n’ont qu’à les exhiber là où ils doivent le faire. Moi, c’est tout ce que je peux dire… ».

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27 

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