Conakry : l’Observatoire guinéen de la cybersécurité plaide pour l’extradition des blogueurs qui offensent le chef de l’État

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L’observatoire guinéen de la cybersécurité a animé une conférence de presse ce mardi 10 septembre 2024 à Conakry.

Un seul thème était au centre des discussions : Offense au chef de l’État, à quoi s’expose-t-on ? La conférence a été animée par le président de l’observatoire. Il avait à ses côtés, Nouha Traoré, membre de l’ONG.

Mamady 2 Touré à commencer par préciser que l’initiative vise trois objectifs. Il s’est d’abord agi pour lui, de dénoncer les agissements des principaux acteurs et complices de la tenue des propos injurieux et diffamatoires à l’encontre du président de la République et toute autre personnalité dépositaire de l’autorité publique.

« L’Observatoire Guinéen de la Cyber-Sécurité dénonce avec la dernière énergie les acteurs et complices des propos injurieux et diffamatoires tenus à l’encontre du président de la République et toute autre personnalité dépositaire de l’autorité publique sur les réseaux sociaux. Ces agissements constituent une atteinte grave des institutions de la République et un massacre réel de la liberté d’expression qu’on ne saurait laisser passer ainsi. En effet, il importe de souligner que le président de la République constitue une institution qui est celle du pouvoir exécutif. Le respect de l’institution présidentielle s’impose à nous tous », a-t-il entamé.

Parlant du deuxième objectif, le conférencier a rappelé que des propos de nature à offenser le chef de l’État sont prévus et punis par les textes de loi notamment le code pénal et la loi sur la cybersécurité.

« En effet, sur la question, le Code pénal de Guinée en son article 659 dispose comme suit : quiconque soit par des discours écrits ou menaces proférées dans des réunions ou lieux publics soit par des écrits, des imprimés vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des réunions ou lieux publics soit encore par des placards ou affiches exposés au regard du public offense la personne du chef de l’État est puni d’un emprisonnement d’1 à 3 ans et d’une amende de 200 000 à 2 millions de francs guinéens ou de l’une de ces deux peines seulement », a poursuivi Mamady 2 Touré.

Au titre du troisième objectif, le conférencier a formulé des recommandations. La première à l’endroit du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme.

« Nous demandons humblement à ce département de réunir des éléments constitutifs de délit d’outrage au président de la République, d’en rechercher les auteurs et complices et de les mettre à la disposition des juridictions en vue d’être jugés et condamnés conformément aux lois en vigueur. Deuxièmement, nous lui demandons également d’engager des procédures visant à obtenir l’extradition des blogueurs guinéens en cavale dans les pays occidentaux, en vue d’être jugés et condamnés en République de Guinée pour les délits d’outrage au président de la République et aux autorités ou aux personnalités dépositaires de l’autorité publique. Parce que nous avons constaté qu’effectivement, nous avons des concitoyens qui ont pris également ce plaisir d’aller ailleurs et se mettre sur les réseaux sociaux et tenir des propos de nature franchement à déchirer la République », a-t-il regretté.

La deuxième recommandation de l’Observatoire Guinéen de la Cybersécurité a été aussi adressée à la direction générale de l’Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications.

« Cette autorité de régulation des postes et télécommunications doit assurer la régulation du secteur de télécommunications en vue du blocage de toutes les personnes qui sont tentées d’offenser non seulement le président de la République, mais également toute personne dépositaire d’autorité publique et même d’ailleurs tous les citoyens. Aussi, de sanctionner sans aucune complaisance des opérateurs de téléphonie mobile, des fournisseurs d’accès à Internet, des hébergeurs et tout intermédiaire technique dont les agissements ou comportements contribueront à faciliter la tenue de propos injurieux et diffamatoires à l’encontre du président de la République et toute personne dépositaire de l’autorité publique », a demandé Mamady 2 Touré.

Sékou Diatéya

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