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Dans un entretien accordé à Guinée360 , Elhadj Dembo Sylla, vice-président de l’Union Démocratique de Guinée (UDG), revient sur la position de son parti dans le processus électoral en cours. Favorable au référendum constitutionnel du 21 septembre, il plaide pour le respect des engagements politiques pris lors des séances de dialogues organisés vers le début de la transition.
Ce proche de Mamadou Sylla insiste sur la nécessité d’un fichier électoral fiable et consensuel favorisant l’organisation d’un scrutin apaisé.
Entretien !
Guinée360 : Le parti Union démocratique de Guinée a été convié à plusieurs rencontres dans le cadre du processus de sortie de transition. Quelle a été votre approche face à ces initiatives ?
Dembo Sylla : Le parti UDG a toujours été actif dans les processus électoraux en Guinée. Nous avons une philosophie centriste qui privilégie le dialogue et le consensus sur les questions sociopolitiques du pays. C’est cette approche qui nous a amené à participer à de nombreuses rencontres, que ce soit celles initiées par le MATD ou par la HAC. Nous avons toujours répondu aux convocations et nous avons été évalués selon les critères fixés par les structures gouvernementales en charge des partis politiques. Tout récemment, nous avons été conviés à la mise en place du cadre technique de gestion des élections et avons également répondu à l’invitation de la HAC concernant la participation des partis politiques à la campagne pour le référendum sur la nouvelle Constitution. Notre représentant a participé activement et a présenté nos positions, notamment sur l’importance de l’ouverture et de la participation de tous les partis à ce processus.
La campagne pour le référendum démarre demain. Quelle est la consigne de vote du parti ?
Il y a environ deux semaines, nous avons réuni tous les responsables fédéraux du Grand Conakry, y compris les communes de Conakry, Coyah et Dubréka, pour leur expliquer le contenu de la nouvelle Constitution. Nous avons pris soin de résumer les points essentiels en français et dans nos langues nationales, car le texte est vaste et complexe. Nous avons expliqué que cette Constitution est le passage obligé pour mettre fin à la transition. Depuis l’instauration du régime exceptionnel, nous vivons dans un état non démocratique depuis presque quatre ans. Personne ne souhaite prolonger cette situation. Sur le plan démocratique, social et économique, il est impératif que la Guinée retrouve un ordre constitutionnel clair. Cela permet également de rassurer nos partenaires, qu’ils soient industriels, économiques ou étatiques. Nous avons souligné que, même si le texte n’est pas parfait, il constitue un premier pas incontournable pour revenir à un régime démocratique. Nos responsables ont compris que voter cette Constitution est une étape essentielle avant toute élection, qu’elle soit communale, législative ou présidentielle.
Plusieurs formations politiques appellent au boycott du référendum. Que pensez-vous de cette attitude ?
Dès la première année de la transition, nous avons participé aux discussions avec le CNRD pour déterminer la durée nécessaire avant le retour à un régime démocratique. Différentes coalitions ont proposé des durées allant de 18 à 34 mois. Notre préoccupation a toujours été d’éviter que le pays reste trop longtemps sous un régime d’exception. Aujourd’hui, nous sommes presque à quatre ans de transition. La nouvelle Constitution est nécessaire pour franchir la première étape vers le retour à l’ordre constitutionnel. Ceux qui appellent au boycott, souvent sans avoir participé aux dialogues initiaux, ne comprennent pas que le vote est le point de départ de toutes les autres réformes et élections à venir.
Etes-vous favorable aux manifestations ?
Non. Notre parti a participé aux consultations qui ont abouti aux 35 résolutions du cadre de dialogue. L’une de ces résolutions stipulait le gel de toutes les manifestations pendant la transition. Nous avons pris cet engagement et nous le respectons. Ceux qui n’ont pas participé au dialogue peuvent choisir leurs actions, mais pour nous, la stabilité du pays repose sur le respect des engagements.
Certaines parties ont été suspendues par le MATD pour non-conformité. Est-ce une sanction politique selon vous ?
Le MATD avait fixé un calendrier pour la mise en conformité des partis. Nous avons suivi toutes les étapes, répondu à tous les questionnaires, et même soumis un délai supplémentaire pour compléter certaines pièces. Une quarantaine de partis ont été déclarés conformes. D’autres, comme le RPG et l’UFR, n’ont pas rempli toutes les conditions, ce que je trouve surprenant. Cela dit, certains cas ont nécessité compréhension et flexibilité, comme l’UFDG dont le siège avait été barricadé et les archives confisquées dans le passé. Il faut tenir compte de ces situations particulières.
Le fichier électoral fait état de plus de 6 millions d’électeurs et Conakry dépasse Kankan comme plus grande circonscription. Comment analysez-vous cette évolution ?
Je suis heureux que nous disposions d’un fichier électoral et j’espère qu’il ne sera pas source de conflits entre l’État et les partis. Les variations s’expliquent par les mouvements internes de population, liés aux opportunités économiques, minières ou agricoles. Par exemple, la découverte d’or à Gaoual a doublé la population locale. Aucun État ne peut totalement maîtriser ces flux. L’essentiel est que le fichier reste précis et régulièrement actualisé, comme le prévoit la loi, en tenant compte des naissances, décès, migrations internes et jeunes atteignant l’âge de voter.
L’article Dembo Sylla : “La nouvelle constitution est nécessaire…” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.