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Dans une grande interview qu’il a accordée à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, Souleymane Souza KONATE, Conseiller chargé de la Communication de Cellou Dalein Diallo n’a pas été tendre envers la junte militaire au pouvoir à Conakry depuis le 05 septembre 2024. Le Président de la Commission Communication de l’ANAD dresse un tableau sombre du CNRD, qu’il met en garde contre une éventuelle confiscation du pouvoir. A propos de l’affaire Air Guinée, Souza Konaté assure que le Président Cellou Dalein Diallo ne fuira jamais la justice de son pays. Interrogé sur l’appel lancé par le CERAG aux responsables, militants et membres de l’UFDG pour l’organisation d’un congrès extraordinaire pour remplacer Cellou Dalein à la tête du parti, Monsieur Konaté déclare qu’il ne fait » aucun commentaire particulier sur l’avis d’un groupuscule à la solde d’un bad boys ». Enfin, évoquant le retour de son leader en Guinée, le patron de la Com UFDG-ANAD certifie qu’une commission d’organisation a déjà été constituée pour préparer le retour » imminent » de l’opposant à Conakry. Souleymane Souza Konaté répond aux questions de Mohamed Bangoura.
Mosaiqueguinee.com : Quel bilan faites-vous aujourd’hui trois ans après la prise du pouvoir le CNRD ?
Souleymane Souza Konaté : Les trois ans du CNRD n’ont servi qu’à exacerber les tensions et les divisions ethniques. Il s’est heurté à la réalité de la gestion du pouvoir qui l’a aussitôt démystifié. L’ego surdimensionné de ses responsables a enterré les attentes légitimes des Guinéens, qui ont été effarés par l’énormité de l’incompétence et l’ampleur de l’amateurisme dans la gestion de la junte.
Trois ans après, le constat est sans appel: lamentable. Les discours populistes tous azimuts et les pseudos chantiers de la magouille, brandis ici et là, initiés et exécutés en toute opacité se sont avérés être la voie par excellence de gavage de la junte et de ses acolytes passés experts dans la dilapidation de l’argent public.
Résultat des courses: 36 mois de gaspillage, de souffrance, de désenchantement et d’incertitudes quant à l’avenir. La Guinée va mal. Très mal. L’inflation est galopante, tout comme le chômage des jeunes, l’injustice, l’exclusion, la division ethnique, l’immigration clandestine avec son cortège de morts dans le désert du Sahara et dans les eaux froides de la méditerranée. La liste des maux qui assaillent le pays sous le magistère de la nébuleuse CNRD est longue. En plus de museler et de retirer l’agrément des trois plus grandes entreprises de presse du pays, de restreindre drastiquement nos droits et libertés, le CNRD utilise la violence et la terreur pour se maintenir aux affaires. Nous comptons à date 59 Guinéens froidement et lâchement assassinés dans les manifestations et en toute impunité. Des activistes kidnappés et détenus illégalement, les acteurs politiques et sociaux les plus représentatifs contraints à l’exil. Sur tous les plans : politique, économique et social, rien ne va en Guinée. La volonté des militaires de confisquer le pouvoir risque de conduire le pays à des lendemains incertains.
Les acteurs politiques dérangeants semblent isoler depuis quelques mois. Faut-il conclure que le boulevard est désormais ouvert au chef de la junte militaire pour briguer via les élections, la magistrature suprême ?
2- Les acteurs politiques les plus représentatifs du pays bien que contraints aujourd’hui à l’exil ne sont pas isolés. En tout cas, à l’UFDG, nous sommes sur une dynamique positive au regard des adhésions, de l’implantation du parti, de la mobilisation et de la détermination des militants à porter à la magistrature suprême de notre pays, Monsieur Cellou Dalein Diallo. Si le CNRD et le gouvernement de transition pensent que la répression des manifestations, la violence et la terreur peuvent amener les Guinéens à renoncer à se battre pour la démocratie, les droits et les libertés fondamentaux, ils se trompent.
On ne cessera jamais de réitérer cette position. A l’UFDG, à L’ANAD et aux Forces Vives de Guinée, nous disons clairement que la transition en Guinée prend fin au plus tard le 31 décembre 2024. Dépassé ce délai, le CNRD ne sera ni légal ni légitime pour conduire la suite de la transition et nous allons exiger la mise en place d’une transition civile qui aura pour seul agenda, le retour à l’ordre constitutionnel. Pour la majorité des Guinéens, si le Général Doumbouya ose trahir ses engagements à l’aube du 5 septembre 2021, il sera combattu et malheureusement, il subira le même sort que certains de ses prédécesseurs.
Général Mamadi Doumbouya peut désormais compter sur le soutien de certains chanteurs guinéens comme Takana Zion, Singleton, Sekouba Kandia, Fodé Kouyaté et d’autres grands artistes et musiciens. Que vous inspire ces soutiens ?
A l’UFDG et à l’ANAD, nous n’avons pas pour habitude de critiquer nos artistes. Nous avons du respect et de la considération pour eux et c’est pourquoi, ils occupent une place de choix dans notre projet de société. Mais lorsque le comportement de certains d’entre-eux peut entraîner le pays dans une situation inflammable, il est de notre responsabilité d’alerter et de dire stop. Ces agissements font aussi partie des erreurs du passé que le CNRD s’était engagé à combattre. Les mêmes artistes étaient dans un passé récent avec les présidents Dadis CAMARA et Alpha CONDÉ avec la même philosophie d’opportunisme et de fainéantise.
Le pays a frôlé le pire le 28 septembre 2009 et le 20 mars 2020. Ne continuons pas à jouer avec le feu. Quand tu vois dans ton pays les germes qui ont conduit d’autres peuples à l’autodestruction, tu fais attention et surtout dans un contexte explosif comme le nôtre. Nous appelons cela la responsabilité de l’artiste.
La justice guinéenne court toujours derrière Cellou Dalein Diallo pour l’entendre dans l’affaire Air Guinée. A Dakar, on apprend que jusqu’ici, il n’aurait pas voulu répondre aux sollicitations des magistrats en charge d’exécuter la commission rogatoire. Le leader de l’UFDG ne chercherait-il pas à se soustraire de la justice ?
A l’UFDG et à L’ANAD, nous n’avons plus de temps à consacrer au dossier Air Guinée, il est vide et c’est devenu un instrument politique pour combattre un adversaire gênant, irrésistible, incorruptible et populaire. L’utilisation de la justice à des fins politiques est une pratique honteuse que nous dénonçons tous les jours. Dans ce dossier, aucun magistrat n’a encore écouté monsieur Cellou Dalein Diallo depuis le début de ce harcèlement politico-Judiciaire. Ils sont mêmes incapables d’émettre une convocation en bonne et due forme. Vous avez suffisamment écouté les principaux acteurs dans ce dossier. Il y a des éléments importants qui touchent le quotidien de nos compatriotes et qui menacent notre vivre ensemble, nous focalisons nos énergies à cela. L’objectif étant d’aider la Guinée et les Guinéens à dépasser ces crises multidimensionnelles aux conséquences imprévisibles. Le Président Cellou ne fuira jamais la justice de son pays. Mais nous savons tous qu’une justice corrompue et partisane peut-être une source d’instabilité. Faisons attention.
A quand le retour de Cellou Dalein Diallo en Guinée ?
C’est acté, il faut scruter désormais le ciel, il va rentrer bientôt monsieur Cellou Dalein Diallo. Il a pris la décision et la direction nationale du Parti est en train de travailler sur la question afin de réserver à notre leader bien-aimé, un accueil triomphal digne de la confiance de la majorité des Guinéens. Une commission d’organisation a été constituée à cet-effet. Mais nous disons aussi que ce retour reste subordonné à un certain nombre de préalables parmi lesquels la finalisation de notre processus de renouvellement et de validation de nos structures tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Aujourd’hui, je peux vous dire que cet objectif est atteint à 65%. Après cette étape, la direction nationale décidera de la date du congrès national qui sera présidé à Conakry par le Président Cellou Dalein Diallo.
Le CERAG appelle les responsables, militants et membres de l’UFDG à l’organisation d’un congrès extraordinaire. Que répondez-vous ?
C’est quoi le CERAG? L’UFDG s’occupe des questions essentielles qui touchent la vie de notre pays, elle prépare ses structures pour remporter les prochaines échéances électorales dès les premiers tours. Pour atteindre cet objectif, la direction nationale écoute régulièrement l’avis des structures et des mouvements de soutien affiliés au parti. Je n’ai aucun commentaire particulier sur l’avis d’un groupuscule à la solde d’un bad boys.
Enfin, nous sommes à 3 mois de la fin de la transition comme convenu avec la CEDEAO, que compte faire l’UFDG pour faire respecter ce délai ?
L’UFDG appartient aux forces vives de Guinée. Nous avons clairement dit que pour nous, la transition en Guinée prend fin au plus tard le 31 décembre 2024. Dépassé ce délai, le CNRD ne sera plus légitime pour conduire la suite de la transition et nous allons exiger la mise en place d’une transition civile qui aura pour seul agenda, le retour à l’ordre constitutionnel via l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes. On s’organise pour ça.