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Une trentaine de personnes ont péri dans le chavirement d’une pirogue dimanche au Sénégal. Mais le bilan pourrait être plus lourd, les recherches se poursuivent. Selon certaines informations, la barque transportait plus d’une centaine de candidats à l’émigration clandestine.
Le bilan ne cesse de s’alourdir au fil des heures. Jusqu’à mardi après-midi, le décompte faisait état d’au moins 31 morts, dont 11 corps repêchés dans la journée par les secouristes. Le drame s’est produit dimanche au large de Mbour.
La pirogue était partie de cette ville située à une centaine de kilomètres au sud de Dakar, la capitale du Sénégal, en destination des îles Canaries. « La pirogue était stationnée un peu plus loin. Mais, même pas 15 minutes après notre départ, elle a commencé à prendre l’eau et à chaque fois qu’elle inclinait, tout le monde basculait d’un côté. C’est ce qui a causé le chavirement. Ça s’est passé vers 17 heures, mais les secours ne sont arrivés que vers 18h », raconte un rescapé sous le couvert de l’anonymat. Selon les témoignages des rescapés, au moins cinq femmes se trouvaient dans l’embarcation au moment du chavirement.
Mobilisés depuis dimanche, les secours poursuivent les recherches. Mais après plus de 48h, l’espoir de retrouver des survivants est quasi nul. Il faudra désormais s’attendre au pire.
Selon les informations fournies par les autorités, au moins 150 personnes se trouvaient à bord. Seules 24 ont pu être sauvées par les équipes de secours. « C’est vraiment déplorable. Cela doit cesser. Nous prions que la mer redevienne ce qu’elle était avant, pleine de poissons de sorte que les jeunes renoncent à cette aventure suicidaire. Il faudra aussi que chacun reste vigilant, il faut refuser d’héberger des inconnus qui débarquent ici avec des sacs », exhorte Diaraf Badou Ndoye, dignitaire de la ville de Mbour.
Entre désarroi et colère
Sur place, les habitants restent partagés entre détresse et inquiétude. Mais un sentiment de colère domine chez beaucoup. « Je pense que les populations doivent s’ériger en boucliers en s’organisant en comités de vigilance et de veille et être enclin et prompts à dénoncer ce genre de comportement allant dans le sens d’organiser des embarcations de fortune. Et ce sont des embarcations qui sont en train de transformer la mer en cimetière… Même l’organisateur n’est pas en mesure de nous dire combien de personnes étaient à bord de la pirogue », s’offusque Me Abdoulaye Tall, responsable politique de Mbour Tefess, lieu du drame.
Aux dernières nouvelles, le convoyeur des migrants a été arrêté par la police lundi. Selon les autorités, il s’agit d’un pêcheur de 52 ans, qui se serait rendu lui-même à la police.
Si les craintes se confirment, ce naufrage sera l’un des plus meurtriers au Sénégal. Plusieurs centaines de personnes ont perdu la vie ces derniers mois en tentant de rejoindre les côtes espagnoles. Il y a un peu plus d’un an, une embarcation avec officiellement 101 passagers à bord avait été portée disparue pendant plusieurs semaines après avoir quitté le village de Fass Boye, à 150 km au nord de Dakar. Seuls 28 survivants et sept corps avaient été retrouvés au moment de sa découverte au large du Cap-Vert. Les autres occupants de l’embarcation sont toujours portés disparus.
AFP
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