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Après plus d’un an de débats intenses, l’affaire opposant le parquet spécial et l’État guinéen à Dr Mohamed Diané a été plaidée ce mercredi devant la Chambre de jugement de la CRIEF. En attendant la décision du juge Yacouba Conté, lors de la prochaine audience prévue le 18 décembre 2024, la partie civile a plaidé la confirmation de la confiscation de tous les biens (identifiés et non identifiés), de l’ancien ministre de la Défense et le paiement de 500 milliards de GNF en dommages et intérêts. Et aussi, l’exécution provisoire de la décision.
Les réquisitions du parquet mettent en lumière des accusations graves de détournement de deniers publics, de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite reprochées à Dr Diané. Selon les enquêteurs, la gestion de Dr Diané aurait révélé de nombreux cas de malversations. Parmi les biens incriminés figurent une ferme agropastorale moderne et plusieurs immeubles, dont un complexe hôtelier, souvent justifiés par des déclarations jugées insuffisantes et contradictoires par le parquet.
Selon le substitut du procureur Malick Marcel Oularé, en réponse aux questions sur l’origine de sa fortune, Dr Diané a évoqué une prime d’installation de 50 millions de GNF à son arrivée au ministère, ainsi que des apports financiers familiaux, remontant jusqu’à ses études en Bulgarie. Toutefois, le parquet a souligné que la majorité de ses biens avaient été acquis après 2011, alors qu’il était en fonction, remettant en question la légitimité de ses explications.
« Prenons juste 2020 et 2021. On dit que le ministère chargé de la Défense nationale a obtenu respectivement les sommes de 2 billiards, 0,99 milliards, 876 millions, 0,07 000 francs en 2020. Et pour l’autre année, 2 billiards 453 milliards 131 millions 405 mille 303 GNF. Et pour tous ces montants que je viens de citer, et que le prévenu Mohamed Diané a eu à exécuter en sa qualité de ministre de la Défense, n’a apporté aucun document, aucune explication. Cependant, dans la phase théorique de ses déclarations, dans son procès-verbal d’enquête préliminaire, il reconnaît qu’il devait signer pour que ces montants soient acquis. Et une fois acquis et logés dans les comptes de la Banque centrale de la République de Guinée, pour leur sortie, il était également signataire pour les chèques qui étaient émis. Cependant, il décide de garder le silence quant à l’exécution de ces budgets M. le Président. Ça, c’est la mauvaise foi », déplore le parquet.
Le procureur a conclu en demandant de reconnaître le prévenu suffisamment coupable de toutes les infractions qui lui sont reprochées dans cette procédure. Ainsi, le condamner à cinq ans d’emprisonnement et à une amende de 5 milliards de GNF, tout en ordonnant la confiscation de ses biens au profit de l’État. Mais aussi, de recevoir l’État dans sa constitution de partie et ainsi accéder à toutes ses demandes. L’affaire a été renvoyée au 18 décembre 2024 pour le délibéré.
Il convient de noter que les avocats de la défense se sont retirés du procès, laissant Dr Diané exercer son droit au silence.