TPI Mafanco : jugé, le syndicaliste Salifou Camara se confond en excuses, fixé sur son sort le 8 mai

il y a 4 heures 20
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Placé en détention depuis le jeudi 17 avril dernier, Salifou Camara, exclu des instances nationales et internationales de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), a comparu devant le tribunal de première instance de Mafanco, ce jeudi 24 avril 2025 à Conakry.

Dans cette affaire, il est reproché au secrétaire général de la Fédération Syndicale des Professionnels de l’Éducation (FSPE) des faits d’injures et de diffamation prévus par les articles 363 et 364 du Code pénal (ancien article 633 abrogé) au préjudice de Tidian Sylla.
Traité en flagrant délit, la cour a présenté les faits en indiquant que monsieur Salifou Camara, directeur de l’établissement Aicha Bah situé dans la commune de Matoto, avait proféré des injures et diffamé Hadja Saran Fofana, trésorière de la FSPE et membre du bureau exécutif national de la CNTG, ainsi que son époux, Tidiane Sylla, ‘les traitant de dominé’ et de ‘chiens’…
Questionné sur ces faits, l’éducateur a reconnu ces agissements avant de se confondre en excuses :
« Je reconnais les faits et je demande pardon. Nous avons procédé à plusieurs démarches auprès du Kountigui pour demander pardon, ensuite auprès du 1er imam. Vu qu’elle n’a pas accepté, ma mère, ma femme et d’autres femmes de ma famille ont mobilisé les imams de Sangoyah pour aller chez elle afin de demander pardon pour les mots qu’elle a entendus à son encontre ainsi qu’à celle de son mari.
Là-bas même, son pied a touché la bouche de ma mère et sa bouche s’est fendu. Pour la deuxième fois, de 14h à 17h, ils y étaient, mais elle, étant à la maison, a dit qu’elle était sortie, ne voulant pas les recevoir », a-t-il déclaré.
À la demande du juge de savoir quels étaient les mots qu’il avait tenus contre le couple Sylla et dans quelles circonstances, le SG a soutenu :
« Monsieur le juge, tout peut arriver dans la vie. Dame Hadja est la secrétaire du FSD. J’ai appelé Hadja puisqu’on attendait un dépôt.
Elle était en voyage, mais dès son retour, elle a fait les dossiers. Il était question d’envoyer le numéro bancaire pour le virement des partenaires. C’est dans ce sens que je l’ai appelée la nuit, mais elle n’a pas répondu.
Couché dans le lit avec ma femme, j’ai tenté son numéro deux fois de plus et elle a fini par répondre. C’est là que ma femme a demandé qui j’appelais et j’ai dit que c’était Madame Sylla. Sans me rendre compte que le téléphone n’était pas coupé, j’ai tenu ces propos.
À la suite de ça, elle m’a rappelé pour me dire : ‘Toi, tu es un ingrat, tu es un imbécile’, et elle a raccroché.
J’ai compris qu’elle avait entendu, donc le lendemain j’ai rappelé, mais elle n’a pas pris, et j’ai appelé son mari pour qu’il m’aide à demander pardon », a-t-il ajouté.
Sous l’insistance du tribunal de revenir sur les propos tenus, l’éducateur a fléchi :
« Monsieur le juge, je suis désolé, je suis vraiment navré. Je gère 2 281 élèves et plus de 40 professeurs, mais je n’ai jamais posé un tel acte. C’est pourquoi je suis allé vers le Kountigui et d’autres pour demander pardon.
J’ai dit à ma femme que c’est une collaboratrice, bien que ça ne va pas entre nous, malgré que lors de mon congrès elle a reçu tous les moyens pour m’évincer, moi je suis ouvert envers elle contrairement à elle… qu’elle n’est pas gentille avec moi. Son mari est aux pieds de sa femme. Quand elle le fait monter, il monte. Elle le mène par le bout du nez », a-t-il avoué vis-à-vis de la femme.
Concernant le mari, il a ajouté tout court :
« Lui, je l’ai traité de chien. »
À la demande du juge si le prévenu réalisait le poids de ses actes, monsieur Camara a soutenu :
« Il arrive des moments où l’homme ne se contrôle pas. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit cela à ma femme. Je ne me contrôlais pas. Moi-même j’ai regretté mes actes. »
La partie civile a posé la question suivante :
Savez-vous que vos amis sont en train de traiter Hadja et son époux de tous les noms sur les réseaux et en public ?
Salifou Camara : Non, je ne sais pas.
La défense a préféré mettre en avant le regret lié aux actes de son client :
Vu que vous reconnaissez les faits et avez demandé pardon, qu’est-ce que vous demandez à présent à la partie civile ?
Salif Camara : Je ne vais que demander pardon.
Le plaignant à la barre a soutenu :
« Quand ma femme m’a dit ce que monsieur a tenu comme propos à mon encontre, je n’en revenais pas.
À ses débuts, j’ai vu M. Camara à l’œuvre en train de faire campagne pour un autre et je l’ai approché.
C’était l’année où ma femme a été élue, donc je l’ai présenté à ma femme, lui demandant de l’accompagner puisqu’il est travailleur. Depuis lors, je l’ai accompagné. J’ai œuvré pour qu’il soit devant. Je ne suis pas contre lui, étant un éducateur, il ne devait pas dire ça. Il disait à tout le monde qu’elle sortait avec tel ou tel, mais je disais à ma femme de ne pas écouter. Même son élection a été soutenue par ma femme avec mon appui. Il accuse ma femme de le poursuivre, mais c’est faux, c’est moi, Tidiane Sylla. Je l’ai convoqué à la gendarmerie pour qu’il sache que son agissement est condamné par la loi », a fait savoir M. Tidiane Sylla, comptable de profession.
Questionné sur la déclaration du plaignant, le prévenu a ajouté :
« Sept jours en prison, ça donne vraiment de la morale à l’homme. Une fois de plus, je demande pardon à Monsieur Sylla et à sa femme. »
Sur ces mots, les débats ont été clos et les plaidoiries et réquisitions ouvertes :
La défense a demandé au tribunal de :
« Le reconnaître coupable des faits qui lui sont reprochés et de demander à payer 1 franc guinéen symbolique à titre de réparation. »
Quant au parquet, il a requis :
« Il vous plaira, monsieur le président, de le retenir dans les liens de la culpabilité et de le condamner à 3 mois de prison avec sursis et au paiement d’un million de francs guinéens. »
La défense a sollicité du tribunal :
« De reconnaître que c’est un enseignant en situation claire et un délinquant primaire. Si vous le condamnez, monsieur le président, de le faire mais au temps mis en prison. »
Sur ces mots, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour que le verdict soit rendu le 8 mai 2025.
Mayi Cissé
623625365

 

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