Environnement : Djami Diallo lance la campagne de reboisement 2025

C’est parti pour la campagne de reboisement en République de Guinée au compte de l’année 2025. La ministre de l’environnement et du développement durable a donné le coup d’envoi ce vendredi 11 juillet dans la sous-préfecture de Kakossa à Forécariah.

Djami Diallo était accompagné de ses collègues de l’économie et des finances et de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime ainsi que du ministre secrétaire général du gouvernement. L’objectif de ce reboisement est de lutter contre la déforestation, de restaurer les écosystèmes forestiers dégradés, de préserver la biodiversité, de protéger les sols pour aboutir à l’amélioration des conditions de vie des populations.

Les citoyens de la localité sont massivement sortis pour non seulement accueillir avec faste les autorités, mais aussi pour être témoins du lancement officiel de la campagne de reboisement 2025. Sous leur regard bienveillant, Djami Diallo, Mourana Soumah, Fatima Camara et Tamba Benoît Kamano et leur délégation se transportent derrière le village pour symboliquement mettre en terre des propagules. Ils sont accueillis sur ce site submergé par l’eau par le responsable de la restauration de la mangrove chez l’ONG West Africa Blue.

« Ce qu’on a fait, c’est d’abord d’expliquer à Mme la ministre comment on choisit le site par des tests de pH, le pH c’est quoi ? C’est pour mesurer l’acidité du sol et des tests de salinité pour voir quel est le niveau de salinité du sol. Ensuite nous avons au préalable trouvé des semences de rhizophora parce que l’espèce emblématique de la mangrove c’est le rhizophora et l’Avicennia. Le Rhizophora, on l’appelle en langue locale, le Kinsi. Donc, nous avons cueilli d’abord les propagules, on les a triées. C’est ce qu’on a mis dans les seaux-là et on a donné à Mme le ministre de faire symboliquement la plantation », a expliqué Madiké Seck

Les pieds dans l’eau. Les mains aussi. La ministre de l’environnement et du développement durable et ses collègues ont chacun planté des propagules. Ce site est une rizière abandonnée par les populations à cause de l’érosion côtière. Par ailleurs, Djami Diallo a rappelé que la superficie des forêts de mangroves est passée de 250 000 hectares en 2000 à 182 000 hectares en 2024. Ce recul inquiétant est dû à plusieurs facteurs, dont le plus important, selon elle, est l’occupation anarchique et illégale de la mangrove autour du Grand Conakry.

« Face à ces agressions, nous devons renforcer notre réponse par une stratégie de reforestation massive du territoire. C’est dans cette logique que s’inscrit la campagne nationale de reboisement, devenue une activité annuelle du ministère de l’Environnement et du Développement durable. La vision de refondation de l’État, engagée depuis le 5 septembre 2021 par le CNRD, avec à sa tête le général Mamadi Doumbouya, nous a permis d’initier de grandes réformes dans le secteur de l’environnement et du développement durable. Il s’agit à titre d’exemple, de l’application d’une stratégie de reforestation du territoire qui comprend notamment la poursuite des campagnes nationales de reboisement, qui privilégient les têtes de source, les berges des cours d’eaux et les bassins versants des fleuves transfrontaliers », a-t-elle rappelé.

La ministre de l’environnement et du développement durable a aussi indiqué que son département travaille sur la mise en place d’un programme de réduction des émissions et de valorisation du carbone forestier. Il s’agit, informe-t-elle, de monnayer la capacité de séquestration de carbone dans les forêts plantées. C’est un programme qui permet d’une part de promouvoir des activités économiques respectueuses de l’environnement, réduisant la déforestation et permettant la création d’emplois verts et de revenus pour les communautés riveraines des forêts à protéger, d’autre part, de mobiliser d’importants financements en contrepartie de la déforestation évitée et de la reforestation par reboisement.

« Une grande partie des ressources financières ainsi mobilisées reviendra aux communautés bénéficiaires et à l’État guinéen. Les ressources financières revenant à l’État sont ensuite réinvesties pour financer de nouvelles reforestations, des actions d’adaptation pour les communautés ainsi que des initiatives de recherche et innovation pour la lutte contre le changement climatique. Et c’est justement cette approche qui est développée par West Africa Blue ici dans la préfecture de Forécariah avec un projet de crédit carbone en mangroves. C’est dans le cadre de ce projet pilote que nous procédons aujourd’hui au lancement des premières actions de reboisement avec 200 hectares de mangroves qui seront suivis par bien d’autres dans la préfecture de Forécariah », a assuré Djami Diallo.

Alain Guy Tanefo est le gérant de cette ONG dénommée West Africa Blue Guinée. Il s’est engagé à développer un projet carbone aligné sur les standards internationaux pour garantir des crédits carbone de qualité et de haute intégrité et à soutenir la vision du gouvernement guinéen en matière de reboisement et de résilience climatique en cohérence avec l’agenda présidentiel et le programme Simandou 2040.

Sékou Diatéya