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Traditionnellement, voyager est un plaisir. Pour la Guinée, cela dépend de certains paramètres. Entre autres, la destination ou le moyen de transport utilisé. Par exemple, la situation est totalement contrastée selon qu’on va à Kankan ou à Labé. Du moins à partir de Mamou. Ville carrefour où les voyageurs se séparent. Celui qui va vers l’est continue sur une route où il est plaisant de rouler. A contrario, celui qui va vers le nord, emprunte une voie qui n’est ni une route bitumée ni une piste rurale. Il alterne goudron abimé, poussière ou boue, selon la saison.
Entre Conakry et Labé, la route est caractérisée par deux faits. Tout le long, il y a les barrages routiers. A chaque entrée et sortie d’une ville. En fonction de la catégorie sociale ou du moyen transport utilisé, le conducteur est soumis à toutes sortes de contrôle, allant de la trilogie : permis de conduire, carte grise et assurance à de nouveaux éléments comme la boite pharmaceutique, le triangle de signalisation et désormais le fameux contrôle technique.
Toutefois, ce contrôle ne concerne que le conducteur qui ne veut se livrer ni à la corruption ni à l’altercation. Pour les taximen, le billet de banque remplace tous ces papiers. Pendant que les agents verbalisent les propriétaires de voitures personnelles, parfois pour des motifs fallacieux, les taxis sont exemptés de contrôle. Y compris pour la surcharge. Un agent peut verbaliser un automobiliste pour avoir pris un enfant de plus sur le nombre de personnes assurées, pendant qu’un taxi passe avec plusieurs passagers perchés sur le porte-bagage. Comme s’il y a deux lois applicables aux citoyens.
L’autre fait remarquable est le paradoxe de la bonne route entre Conakry et Mamou. Plus la route est bonne plus elle est meurtrière. Il est difficile de rouler dix kilomètre sans observer une épave qui a terminé sa course dans un ravin. C’est le cas particulièrement de nouveaux taxis communément appelé Verso dont les chauffeurs sont imprudents à tout bout de champ.
Si les voyageurs à destination de Kankan et de Labé sont confrontés à la même situation jusqu’à Mamou, tout les sépare à partir de la ville carrefour. A voir les routes menant dans les deux capitales régionales, on a l’impression d’être dans deux pays limitrophes. L’un développé l’autre pauvre. Les véhicules en provenance de Labé sont facilement identifiables. Un voyageur décrit le tronçon Mamou-Labé comme la route de l’opposition de ces 15 dernières années. Tenez-vous bien, entre Conakry et Mamou, on fait 4 heures pour une distance estimée à 253 kilomètres. En revanche, entre Mamou et Labé, on fait 6 heures pour 148 kilomètres seulement.
Sorti de ce calvaire, le voyageur, qui part de Labé pour Mali, est soulagé. Non pas par une route bitumée. Mais par le démarrage du projet de bitumage de la route reliant la capitale régionale à Mali. Ce projet, dont la pose de la première pierre a eu lieu il y a un an, avance lentement mais sûrement. Il y a trois lots : Labé-Sarékaly dans la sous-préfecture de Dalein pour une distance de 30 kilomètres, Sarékaly-Yembering pour 30 kilomètres et enfin Yembering-Mali pour 40 autres kilomètres. Sur le terrain, les travaux de terrassement vont bon train. A M’Bouda, endroit qui était une véritable épine dans le pied des voyageurs, les Chinois ont littéralement fendu la colline pour en faire une sorte de tunnel.
Si le respect du délai d’exécution des travaux, qui est de 30 mois, est aléatoire, en revanche la réalisation de la route ne fait désormais l’ombre d’aucun doute. Ce qui suscite un immense espoir dans la région. Laquelle voit ainsi l’aboutissement d’un rêve de plusieurs décennies.
Habib Yembering Diallo, pour guineematin.com
Téléphone : 664 27 27 47
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