Soyah (Mamou) : l’IFEF forme et sensibilise sur la nécessité de scolariser et de maintenir les filles à l’école

il y a 2 heures 26
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La sous-préfecture de Soyah, relevant de la préfecture de Mamou a accueilli la Caravane de l’Institut de la francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF). Placée sous le thème « Je roule pour plus de filles à l’école », cette 4ème édition a connu son épilogue dans la journée d’hier, vendredi 14 novembre 2025, au Collège de Soyah centre. L’occasion a été mise à profit pour sensibiliser les communautés éducatives sur la question de la scolarisation et du maintien des filles à l’école à travers une série d’activités participatives et inspirantes. La rencontre a été présidée Gadiri Bah, Directeur Général par intérim du Service national de formation continue, représentant le ministre de tutelle Jean Paul Cédy. En présence de l’Inspecteur régional de l’éducation de Mamou, du Directeur préfectoral de l’éducation, des associations des parents d’élèves et amis de l’école (APEAE) ainsi que des autorités sous-préfectorales, et des parents d’élèves venus de plusieurs localités, a constaté sur place Guineematin.com à travers son correspondant basé dans la ville carrefour.

Le Commandant Mohamed Keita, sous-préfet de Soyah, a salué l’initiative d’œuvrer pour la scolarisation et le maintien des jeunes filles à l’école.

Commandant Mohamed Keita, sous préfet de Soyah

« Votre présence parmi nous aujourd’hui témoigne de l’intérêt et de l’engagement de votre institution en faveur d’une éducation inclusive, équitable et respectueuse des valeurs humaines, notamment à travers la promotion de l’égalité entre les filles et les garçons et la lutte contre l’incivilité en milieu scolaire. L’éducation constitue la base de tout développement durable. Mais, ce développement ne saurait être complet ni juste tant que des inégalités persistent dans l’accès, la participation et la réussite scolaires, particulièrement pour nos filles. C’est pourquoi, les actions que vous menez : sensibiliser les acteurs de l’éducation sur l’importance de la scolarisation des filles, promouvoir des outils pédagogiques inclusifs, renforcer les compétences des enseignants en matière d’égalité des sexes, sont des actions que nous saluons. Je me réjouis tout particulièrement de votre volonté de faciliter l’accès aux outils pédagogiques en français et en langue nationale, car cela permettra à chaque enseignant et à chaque élève de s’approprier de ces ressources dans sa langue maternelle. De même, votre initiative d’encourager l’inscription des enseignantes et enseignants aux formations de l’institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation est à saluer et à soutenir. Soyez assurés que l’administration préfectorale et sous-préfectorale, ainsi que l’ensemble des acteurs éducatifs de notre juridiction, vous apporteront tous leurs appuis pour la réussite de cette noble mission », a déclaré le sous-préfet de Soyah.

De son côté, Elhadj Ahmadou Soumah, inspecteur régional de l’éducation de Mamou, s’est engagé à garantir la scolarisation de chaque enfant, notamment des jeunes filles. « La région de Mamou, à l’instar des autres régions de la République de Guinée, s’emploie résolument à garantir à chaque enfant, fille comme garçon, le droit fondamental à une éducation de qualité. L’arrivée de cette Caravane vient renforcer ces efforts, en mettant à la disposition de nos acteurs éducatifs des ressources pédagogiques ouvertes, des outils innovants et une inspiration renouvelée pour bâtir une école plus inclusive, équitable et performante. Cette noble initiative s’inscrit pleinement dans la vision de transformation et de qualification durable du système éducatif guinéen, prônée par Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, président de la République, Chef de l’État, à travers le cadre stratégique Académie de la Vision Simandou 2040. Nous sommes animés d’une joie immense de recevoir cette caravane de sensibilisation et d’éducation pour la scolarisation de la jeune fille. C’est une caravane qui prône l’égalité homme/femme, entre jeunes filles et jeunes garçons, pour le maintien des filles surtout à l’école. Nous remercions sincèrement les autorités et les partenaires. C’est une manière de qualifier davantage le système éducatif, car éduquer une jeune fille, c’est éduquer toute une nation », a lancé monsieur Soumah.

Pour sa part, Gadiri Bah, Directeur général par intérim du Service national de formation continue du Ministère de l’Education nationale, s’est félicité de la mobilisation autour de la problématique de scolarisation et de maintien des filles à l’école.

Gadiri Bah, directeur général du service national de formation continue du MEPUA et représentant du Ministre Jean Paul Cedy

« Il est important pour nous de sensibiliser parce que les parents sont des acteurs incontournables. C’était important de les sensibiliser pour qu’ils puissent laisser les enfants venir à l’école, mais aussi les accompagner pour que les enfants puissent se maintenir à l’école, surtout les filles. C’est extrêmement important. Les enseignants doivent aussi véhiculer le message pour dire quand les filles et les garçons viennent à l’école, c’est de les prendre au même pied d’égalité. Les filles et les garçons ont les mêmes droits. Donc, les filles doivent aller l’école au même moment que les garçons. Il faut éviter de considérer que les filles, c’est pour la maison seulement… Si une fille est éduquée, c’est toute la nation qui en bénéficie, parce que c’est elle qui est la mère des enfants, c’est elle qui apprend à l’enfant les premiers pas. Donc, si elle est bien formée, il va de soi qu’elle va bien former ses enfants, elle va bien s’occuper de la famille, pourquoi pas de la nation entière. Nous constatons de l’engouement. Tous les acteurs concernés étaient présents. Le message est vraiment très clair. Il y a eu de l’engouement et de l’engagement de part et d’autre. Ils ont pris l’engagement de restituer et démultiplier le message », a laissé entendre M. Bah.

Après la cérémonie, Kadiatou Baldé, élève au collège de Soyah, a plaidé auprès des autorités éducatives pour une prise en charge de leurs préoccupations.

Kadiatou Baldé, élève du collège Soyah

« Depuis des années, dans nos communautés, trop de filles voient leurs rêves s’éteindre avant même d’avoir commencé. Certaines quittent l’école à cause du mariage précoce, d’autres parce que leurs familles manquent de moyens, et d’autres encore parce qu’on pense que “l’école, c’est pour les garçons”. Mais moi, je crois fermement que chaque fille a droit à l’éducation, au même titre que n’importe quelle autre personne dans notre société. Aller à l’école, ce n’est pas seulement apprendre à lire ou à écrire. Aller à l’école, c’est ouvrir une porte vers un avenir plus libre. C’est croire que tout est possible, même pour une fille née dans un village reculé, dans une famille modeste ou dans un environnement qui doute encore de son potentiel. Une fille éduquée, c’est une femme capable de prendre des décisions, de défendre ses droits, et d’inspirer d’autres filles à croire en elles. Mais pour que cela devienne possible, nous avons besoin d’un soutien réel : des parents qui encouragent leurs filles ; des écoles sûres, propres et accueillantes ; des enseignants qui respectent et motivent les élèves ; des leaders qui investissent dans l’éducation des filles ; et surtout, une communauté qui protège les filles, qui dit NON aux mariages précoces et aux violences, et qui dit OUI à un avenir meilleur. Je demande que l’on nous laisse rêver, que l’on nous laisse apprendre, que l’on nous laisse grandir. Je vous promets une chose : Si vous nous soutenez, nous irons loin. Nous serons les femmes qui transformeront ce pays. Nous serons les leaders de demain. Et nous créerons un monde où aucune fille ne sera laissée de côté », a martelé Kadiatou Baldé élève du collège de Soyah.

Il est à noter que depuis le début de la Caravane, les partenaires de la Francophonie ont formé plus de 500 élèves et 270 enseignants à Conakry, Kindia, Coyah, Dubréka et Mamou.

Depuis Soyah (Mamou), Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tél. : 625 698 919/ 612 261 126

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