Retraits des titres miniers : un pari risqué qui pénalise les opérateurs miniers guinéens

il y a 7 heures 24
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Alors que la Guinée se dirige vers l’organisation, sur fonds propres, d’élections nationales dans les prochaines semaines, le secteur minier guinéen traverse une zone de turbulences, principalement au niveau des entreprises contrôlées par les investisseurs guinéens.

Depuis les décrets présidentiels du 9 mai 2025 et l’arrêté du ministre guinéen des Mines, Bouna Sylla, plusieurs entreprises ont vu leurs titres suspendus ou retirés, dans le cadre d’une opération d’assainissement présentée comme nécessaire pour renforcer la transparence. Pourtant, cette mesure, saluée dans certains cercles institutionnels, provoque des effets secondaires préoccupants sur le tissu économique local.

AGB2A-GIC, entreprise guinéenne spécialisée dans l’exportation de bauxite, qui était en amodiation sur le permis d’Axis Minerals, illustre les contradictions liées à cette décision. Malgré plus de 313 millions USD d’investissements et une conformité reconnue aux normes du secteur, elle fait face à des entraves administratives et judiciaires qui ont bloqué ses activités depuis avril. Cette situation, non fondé sur des manquements avérés, soulève des interrogations sur les critères réels de retrait des permis.

Guiter Mining, autre acteur majeur du secteur, se retrouve également à l’arrêt. En dépit de ses projets miniers, cette société guinéenne a vu son titre d’exploitation retiré sans autre forme de procès. À cela s’ajoutent plusieurs autres entreprises locales, dont les noms circulent dans les milieux professionnels, toutes confrontées à une incertitude juridique qui paralyse leurs opérations.

Ce phénomène engendre une double peine : perte de revenus pour l’État et désengagement progressif des investisseurs nationaux. Les sociétés guinéennes, souvent plus exposées que les multinationales, se retrouvent affectées à des décisions unilatérales, sans recours clair. Cette asymétrie pourrait accentuer la dépendance du pays aux capitaux étrangers, affaiblissant la souveraineté économique que les autorités cherchent pourtant à renforcer.

À l’échelle locale, les conséquences sont déjà visibles : des milliers d’emplois suspendus, des projets communautaires gelés, une « stagnation du volume des exportations » (Ndlr : selon les propres termes d’un spécialiste du shipping) et une baisse des recettes fiscales dans les zones minières. Le paradoxe est frappant : en voulant moraliser le secteur, la Guinée risque de marginaliser les opérateurs qui ont choisi la voie de la régularité et de l’investissement durable.

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