Relance de l’OGP : les premiers jalons d’une embellie sous forte pression

il y a 4 heures 23
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Plongé en pleine tempête financière fin 2024, l’Office Guinéen de Publicité (OGP) tente depuis décembre dernier de redresser la barre. Sous la houlette de son nouveau directeur général, Aladji Cellou Camara, nommé le 20 décembre, plusieurs chantiers de réforme ont été lancés pour remettre à flot une entreprise au bord du naufrage.

Les défis sont nombreux : arriérés de salaires, endettement colossal, personnel pléthorique, contrats controversés… Cent jours après cette reprise en main, quelques signaux d’amélioration émergent, même si les obstacles restent considérables.

Des contrats renégociés pour soulager les finances

L’un des premiers leviers d’action a porté sur les relations contractuelles de l’OGP. Plusieurs accords conclus par le passé avec des cabinets d’huissiers ou d’avocats ont été renégociés, selon des sources internes, autour d’un nouveau principe : faire supporter les frais d’honoraires aux débiteurs en défaut de paiement, et non plus à l’OGP.

Autre dossier épineux : les contrats passés avec certaines régies publicitaires, qui avaient bénéficié d’échanges de services. Ils sont en cours de réévaluation, sur la base de compensations ajustées. Un audit des contrats de prestations et de fournitures a également été lancé, afin de vérifier leur conformité aux règles de gestion publique.

Par ailleurs, des révisions ont été apportées aux baux du siège et des agences, avec l’introduction de nouvelles clauses, notamment la prise en charge de la Contribution Foncière Unique (CFU) par les propriétaires. Certains engagements liés à la construction du futur siège de l’OGP ont été purement et simplement dénoncés.

Rationalisation des effectifs et redéploiement

L’OGP a également engagé une politique de réduction des effectifs, avec le transfert vers la Fonction publique des agents recrutés entre 2021 et 2024 — une opération en cours de finalisation administrative. En interne, un système d’évaluation des performances a été instauré, et un redéploiement du personnel a été effectué selon un nouvel organigramme.

D’après la direction, les salaires sont désormais versés à temps, avant le 5 de chaque mois — une nette amélioration par rapport aux arriérés accumulés précédemment. Pour renforcer l’engagement des agents, la communication interne a été modernisée, via des canaux comme WhatsApp, le site web de l’OGP ou encore Facebook.

Reconquête des partenaires et transparence renforcée

Dans une démarche de reconquête, l’OGP a lancé une campagne de communication institutionnelle visant à restaurer sa crédibilité et renouer avec ses partenaires historiques. Plusieurs rencontres ont été organisées avec les régies publicitaires pour présenter le nouveau plan stratégique. Des visites de courtoisie ont également été effectuées auprès d’acteurs majeurs du secteur privé : Orange, MTN, Canal+, StarTimes, LONAGUI, entre autres.

L’Office affirme miser sur la transparence, en rendant publics certains de ses travaux via ses plateformes numériques. Une campagne de sensibilisation est par ailleurs en cours pour inciter les annonceurs à régulariser leur situation contractuelle.

Des progrès… mais encore du chemin à faire

Ces cent premiers jours ont permis de poser les bases de réformes structurelles : assainissement des contrats, stabilisation des salaires, organisation interne renforcée. Néanmoins, plusieurs défis majeurs persistent, à commencer par la finalisation des négociations fiscales pour espérer un allègement durable de la dette.

La direction espère également un soutien financier de l’État pour apurer les dettes sociales et fournisseurs, tout en poursuivant la digitalisation des services et l’amélioration des systèmes de recouvrement. L’exploration de nouvelles sources de revenus figure enfin parmi les priorités annoncées pour les mois à venir.

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