Réchauffement climatique : le Foutah durement touché

il y a 2 heures 19
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Le réchauffement climatique avance à grands pas en Guinée. Particulièrement au Foutah-Djallon, jusqu’ici relativement épargné. On n’a pas besoin d’être climatologue pour se rendre compte du changement climatique dans cette région. La chaleur, qui étouffe les habitants, constitue le principal indicateur.

Jusqu’à une période récente, la région connaissait un froid glacial pendant les mois de novembre et décembre. Le froid était si intense, si perçant que les habitants, hommes comme femmes, portaient des pull-overs, des chaussettes et mêmes des gants pour se protéger. A la nuit tombée, peu de personnes se retrouvaient dehors. Préférant s’engouffrer dans une épaisse couverture. Il y a juste dix ans, un maître d’école, qui habitait le quartier N’Diolou, dans la commune urbaine de Labé, laissait sa moto à la maison pour se rendre à l’école. Ses mains paralysées par le froid, étaient incapables de tenir le guidon de sa moto.

Aujourd’hui la situation a radicalement changé. Selon certains témoins, il y a trois jours de brune et de fraicheur. Mais la ville a vite renoué son climat de ni trop chaud ni trop frais. Désormais c’est seulement au petit matin qu’on constate une petite fraicheur. Pour le reste, le thermomètre affiche entre 25 et 30 degrés. Du jamais vu dans cette région en cette période de l’Harmattan.

Autres indicateurs qui sur disent long sur la situation, il y a désormais des ventilateurs sont suspends aux plafonds des mosquées de Labé. D’autres ont mis des climatiseurs dans les bureaux et habitations. D’ailleurs les climatiseurs sont vendus partout dans la ville. Preuve que Labé, comme tout le reste du pays, est touché par le réchauffement climatique. Un habitant témoigne qu’il ne s’habille plus pour dormir. Alors que dix ans plus tôt c’était inimaginable, ajoute-t-il.

Cette situation est paradoxale dans la mesure où tous les avis sont unanimes que la faune et la flore sont relativement épargnées ces dernières années. Les battues villageoises, qui décimait autrefois les animaux sauvages, sont désormais interdites. La culture céréalière a cédé la place à la culture maraichère. Epargnant de facto la forêt. Laquelle se reconstitue partout. Avec la modernisation, les maisons sont couvertes par des tôles. Ce qui réduit l’utilisation du bois, chaumes et du bambou dans la construction. Un autre facteur qui devait contribuer à la préservation de l’environnement est la clôture des tapades par des grillages. Des spécialistes estiment que toutes ces mesures sont disproportionnées par rapport à la prolifération de la construction de bâtiments modernes et ses corolaires de coupe de bois et de fabrication de briques cuites.

Le Foutah-Djallon a une superficie de 77 000 mètres carrés. La région est coincée entre la Basse Guinée et sa chaleur consécutive à la brise marine, la Haute Guinée menacée par l’avancée du désert, le Sénégal et la Guinée Bissau. En outre, l’exploitation minière dans les préfectures de Télimélé et de Boké, limitrophes de la région, constitue un facteur aggravant. Ce qui met la région dans un cercle vicieux et perturbe dangereusement son climat doux que le Foutah connaissait autrefois.

Comment concilier la modernisation et la protection de l’environnement ? C’est ce défi qu’autorités et habitants du Foutah devraient relever pour éviter une catastrophe naturelle à la région. La région montagneuse, où la plupart des fleuves du pays et de la sous-région prennent leurs sources, doit mettre les bouchées doubles afin de préserver ce précieux dont de la nature. Au risque de périr.

Le journaliste Habib Yembering Diallo à Gnariya, dans Sannou (Labé)Le journaliste Habib Yembering Diallo à Gnariya, dans Sannou (Labé)

Habib Yembering Diallo pour Guineematin.com

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