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Le procès de Bakary Gamalo Bamba poursuivi pour atteinte à la vie privée par le président de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières est entré dans sa phase de plaidoiries et réquisitions ce mardi 26 novembre 2024 devant le tribunal correctionnel de Kaloum. Il était 10 heures et demi quand le tribunal a évoqué le dossier avant de donner la parole aux avocats des pour leurs plaidoiries. Le premier a commencé par rappeler les faits. Le prévenu a sollicité un rendez-vous auprès de Francis Kova Zoumanigui le dimanche 13 octobre 2024 pour lui expliquer ses préoccupations familiales. Comme c’est une affaire familiale, le magistrat l’a reçu chez lui à domicile à bras ouverts.
Au lieu de parler de ses préoccupations familiales, le journaliste enquêteur a plutôt évoqué des sujets relatifs à l’affaire Rémy Lamah et le meurtre du colonel Célestin Bilivogui. Malgré le refus du magistrat a aborder ces sujets en précisant qu’il n’est pas politique, Bakary Gamalo Bamba a insisté tout en enregistrant la conversation de son interlocuteur avant d’être appréhendé par un des fils de celui-ci, a affirmé Me Michel Tagbino.
En enregistrant Francis Kova Zoumanigui sans son consentement, le journaliste a violé les dispositions de l’article 358 du code pénal, a poursuivi l’avocat. Ce conseil du magistrat est allé jusqu’à qualifier notre confrère d’un danger qui selon lui, fait son travail en dehors de tout professionnalisme. Il a ajouté que les agissements du prévenu constituaient un complot qui visait à détruire la vie professionnelle du plaignant.
Pour le second avocat de la partie civile, les faits d’atteinte à la vie privée sont établis. C’est pourquoi Me Amadou Baben a demandé au tribunal de retenir Bakary Gamalo Bamba dans les liens de la culpabilité et de le condamner au paiement d’un franc symbolique conformément aux dispositions des articles 4 et 535 du code de procédure pénale.
Le ministère public a abondé dans le même sens. Son représentant au procès a demandé au tribunal de retenir le journaliste enquêteur dans les liens de la culpabilité pour des faits d’atteinte à la vie privée et de le condamner à un an d’emprisonnement dont six mois assortis de sursis et au paiement d’une amende de trois millions de francs guinéens.
Quand est venu le tour de l’avocate de la défense, elle a reconnu que son client a bel et bien enregistré le plaignant. Cependant, a défendu Me Hawa Beavogui, Bakary Gamalo n’a pas agit ainsi dans l’intention de nuire à Francis Kova Zoumanigui mais plutôt pour mieux restituer les faits sur lesquels il enquêtait. Elle a sollicité des circonstances atténuantes. Me Hawa Beavogui a enfin demandé au juge de condamner son client à une simple amende. En dernier mot pour sa propre défense, Bakary Gamalo Bamba a martelé ses excuses. Le tribunal a ensuite renvoyé l’affaire au 2 décembre pour rendre sa décision.
Sékou Diatéya