Pluies précoces à Mamou : un défi pour les agriculteurs face au dérèglement climatique

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Dans la préfecture de Mamou, les effets du dérèglement climatique se manifestent de manière concrète pour les agriculteurs locaux. Contrairement à l’année dernière, où les religieux ont dû prier pour obtenir la pluie, depuis le 15 mars dernier, les pluies fréquentes s’abattent sur la zone, perturbant gravement le calendrier agricole traditionnel. Cette situation inquiète particulièrement les cultivateurs qui pratiquent la culture sur brûlis, une méthode largement répandue dans la région.

Habituellement, les paysans procèdent au défrichage en mars, avant de brûler les herbes et les arbustes secs pour préparer les champs à la culture. Mais cette année, cette étape cruciale est compromise par les pluies précoces et persistantes, rendant impossible toute opération de brûlage. Résultat : le retard s’accumule et l’inquiétude grandit.

Dans les différentes localités, les agriculteurs expriment leurs préoccupations. À Saramoussaya, Abdoulaye explique : « D’habitude, nous défrichons pendant le mois de mars. Mais cette année, mars a coïncidé avec le mois de Ramadan. Nous ne pouvions pas travailler en jeûne sous le soleil. Et voilà maintenant que nous sommes surpris par la pluie. »

Même son de cloche à Koumi, où Mamoudou Sow partage son désarroi : « Cette année, la sécheresse n’a pas été intense. Ceux qui ont défriché en février ont pu mettre le feu. Mais nous, qui avons attendu après le Ramadan, sommes dans de grandes inquiétudes. Nous serons obligés de revenir sur les jachères, malgré un rendement faible. »

À Niaka, Mamadou Bhoyi tente de sauver ce qui peut l’être : « Avec cette situation de pluie, j’ai mobilisé le travail collectif pour accélérer le défrichage, dans l’espoir que le soleil brillera quelques jours. Mais l’espoir est faible. »

Ces témoignages traduisent un malaise croissant parmi les paysans, qui voient leurs habitudes agricoles bousculées par un climat devenu imprévisible. Si cette tendance se confirme, elle pourrait compromettre non seulement les récoltes de cette année, mais aussi la sécurité alimentaire des populations rurales de Mamou.

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