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Ce jeudi 23 octobre 2025, l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués (AGRASC) a connu un nouveau tournant avec la passation de service entre le Directeur général sortant, Alpha Sény Camara, et l’Entrant, Mohamed Diawara.
La cérémonie, présidée par l’Inspecteur général de la Justice, Sékou Ibrahima Soumah, s’est déroulée au siège de ladite agence. C’était en présence de nombreux magistrats, cadres de l’administration et membres du cabinet de la Justice.
Alpha Seny Camara : “nous avons fait ce que nous avons pu, avec patriotisme et abnégation”
Dans un discours empreint d’émotion et de reconnaissance, Alpha Sény Camara est revenu sur les défis et les réussites ayant marqué son passage à la tête de l’AGRASC.
« Il ne faut pas être ingrat dans la vie. Celui par qui tout cela est arrivé, il faut lui reconnaître ses efforts et sa majesté. C’est le président Mamadi Doumbouya », a-t-il déclaré, saluant la vision du chef de l’État qui a rendu l’agence pleinement opérationnelle grâce au décret de 2023.
Évoquant les débuts laborieux de l’institution, il a rappelé les nombreuses difficultés rencontrées : manque de moyens logistiques, faible soutien des juridictions et résistance au changement.
« Nous avons souffert, mais nous avons résisté. Une structure de cette envergure a fonctionné sans un seul véhicule de l’État. Nous louions des voitures à un million de francs par jour pour accomplir notre mission », a-t-il confié.
Malgré ces contraintes, le directeur général sortant s’est dit fier d’avoir contribué à bâtir une institution aujourd’hui connue et respectée : « J’avais besoin de communiquer, parce qu’il fallait vendre l’image de la Grâce, une structure toute nouvelle qu’on ne connaissait pas. Aujourd’hui, sauf ceux qui sont de mauvaise foi, savent ce que c’est que la Grâce. »
Sous sa direction, l’AGRASC aurait recensé plus de 300 milliards de francs guinéens en avoirs saisis et confisqués — un bilan qu’il qualifie de « preuve de patriotisme et de rigueur ».
« Quand on te confie une responsabilité, il faut prouver à ceux qui t’ont fait confiance qu’ils ne se sont pas trompés. Je crois que c’est ce que j’ai fait », a-t-il conclu, sous les applaudissements nourris de l’assistance.
Mohamed Diawara : “faire de l’AGRASC une institution d’excellence au service de la justice et de la transparence”
Prenant la parole à son tour, le Directeur général entrant, Mohamed Diawara, a d’abord exprimé sa gratitude envers les autorités pour la confiance placée en lui.
« Je rends grâce à Dieu pour la santé, la force et la faveur de me confier cette noble responsabilité. Je mesure la grandeur de la tâche qui m’attend et je l’aborde avec humilité et fierté », a-t-il déclaré.
Il a ensuite présenté les grandes lignes de sa vision pour une AGRASC moderne, performante et transparente, au cœur du dispositif national de lutte contre la délinquance économique.
« L’agence doit être un outil d’efficacité, de rigueur et d’intégrité. Elle doit garantir une gestion exemplaire des biens saisis et confisqués, dans le respect de la loi et de l’intérêt public », a-t-il souligné.
Parmi ses priorités figurent :
- le renforcement de la gouvernance interne,
- la modernisation des outils de gestion,
- la création d’antennes régionales,
- et le développement d’une plateforme numérique pour renforcer la traçabilité des avoirs.
« Aucune réussite n’est possible sans écoute, concertation et collaboration. Je demeure ouvert à toutes les critiques constructives et suggestions. Ensemble, nous ferons de l’AGRASC une institution d’excellence au service de la justice et de la refondation », a-t-il assuré.
‘’Une institution au cœur de la moralisation de la vie publique’’
Créée en 2016 mais rendue réellement opérationnelle en 2023, l’AGRASC a pour mission de gérer les avoirs saisis et confisqués dans le cadre des procédures judiciaires.
Elle joue un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et l’enrichissement illicite, contribuant ainsi à la politique de moralisation de la vie publique engagée par les autorités de la transition.