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Trois leaders politiques, tous originaires de la région forestière, sont arrivés à N’Zérékoré pour marquer leur désaccord par rapport à la déclaration des émissaires prétendument mandatés par le général de brigade Amara Camara, ministre Secrétaire général de la Présidence. Une déclaration favorable à une éventuelle candidature du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, aux prochaines élections présidentielles.
« Le général Mamadi Doumbouya est notre candidat après l’adoption de cette constitution. Il n’y a pas d’ambiguïté, il n’y a pas d’équivoque », ont déclaré les membres de cette mission le vendredi 6 septembre 2024. Ils se sont présentés comme étant envoyés par le général Amara Camara lors d’une rencontre avec les notables de la préfecture de N’Zérékoré, en particulier la notabilité Konia.
En réaction à cette sortie, certains leaders politiques de la Guinée forestière ont tenu une conférence de presse à Conakry pour dénoncer cette situation. D’autres comme Diabaty Doré, Abdoulaye Kourouma du parti RRD, et Mohamed Cissé du parti Nouvelle Guinée (NG) sont actuellement en séjour dans la région forestière pour évaluer la situation de près.
« Le Konia est une grande communauté. On ne peut pas se lever du jour au lendemain pour venir dire pardonnez, acceptez de faire ceci ou cela. Personne n’est contre le gouvernement, personne n’est contre celui qui est là aujourd’hui. À un certain moment de l’histoire, il faut faire une pause. Il faut se dire qu’il y a des fils du Konia et de la Guinée qui sont en prison… », a déclaré Diabaty Doré, précisant qu’aucune autorité n’a été mandatée par le président de la République pour une telle mission. « Personne n’a été mandaté par le Konia ou par un quelconque groupe de Konia. Il y a des structures, mais aucune structure du Konia n’a été associée ni de de près ni de loin. Ces individus ont eu leur réponse. C’est pour cette raison que nous avons dit que rien ne se passera tant que l’ordre ne sera pas donné par qui de droit », a-t-il ajouté.
Pour sa part, Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD, a dans la même logique déclaré ceci : « ils ne peuvent pas parler au nom de la communauté, il y a des personnes responsables et ce n’est pas la voix de la communauté. La communauté n’est contre personne. Les discussions doivent se faire avec ceux qui sont censés représenter l’autorité morale. C’est à celui qui veut devenir président d’annoncer sa candidature, pas à une autre personne. Politiquement et techniquement, je sais que c’est un ballon d’essai, mais la mission a eu sa dose. »
Quant au président de la Nouvelle Guinée (NG) il martèlera que : « personne n’est venu en Forêt demander au colonel, à l’époque, de faire un coup d’État. Il l’a décidé et il l’a fait. S’il souhaite être candidat aujourd’hui, je pense qu’il est la personne la mieux placée pour l’annoncer. Lorsqu’il le fera, nous, les politiques, nous nous retrouverons pour tirer les leçons ».