N’Zérékoré : le bouvier violemment battu à Dangbézou succombe à ses blessures

il y a 4 heures 17
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Le jeune bouvier Samba, âgé d’une cinquantaine d’années et père de famille, a succombé ce vendredi 24 octobre 2025 à l’hôpital régional de N’Zérékoré, des suites des graves blessures qu’il avait subies quatre jours plus tôt à Dangbézou, dans la préfecture de Lola. Il avait été violemment agressé par un groupe d’individus réclamant le déguerpissement des éleveurs installés dans la zone.

Selon les témoignages recueillis auprès de ses proches, Samba Barry s’était rendu dimanche dernier à Dangbézou pour tenter de récupérer ses troupeaux lorsque des habitants l’ont pris à partie et roué de coups.
« On m’a appelé vers 22 heures pour m’informer que Samba était parti faire sortir ses bœufs, parce que les éleveurs avaient été sommés de quitter la zone. C’est à ce moment-là que des jeunes se sont regroupés pour l’attaquer », a confié Djibril Diallo, vice-président des éleveurs de Guéasso.

Gravement blessé, le bouvier avait d’abord été admis à l’hôpital préfectoral de Lola, avant d’être évacué vers N’Zérékoré sur instruction du ministre de l’Élevage, Félix Lamah. Mais malgré les efforts des médecins, il n’a pas survécu.

« Les médecins nous ont dit que son crâne était grièvement endommagé. Nous avions sollicité une évacuation sanitaire à Conakry, mais c’était trop tard », déplore M. Diallo.

Les proches de la victime affirment par ailleurs rencontrer de nombreuses difficultés administratives pour récupérer le corps.
« L’hôpital nous a demandé une autorisation judiciaire pour le retrait du corps. Nous en avons fait la demande à la fois au procureur et au juge de paix, mais jusqu’à présent, personne ne nous a délivré le document », regrette Djibril Diallo, visiblement épuisé.

La tension demeure vive dans plusieurs localités de la préfecture de Lola. Selon les représentants des éleveurs, des groupes d’agriculteurs auraient érigé des barricades, empêchant tout accès aux zones de pâturage.
« On n’a plus accès à nos troupeaux. Les gens abattent nos animaux et les envoient en Côte d’Ivoire, à N’Zérékoré, Guéasso, Lola… On voit des pick-up et des motos chargés de viande circuler. Nous demandons à l’État de nous venir en aide », alerte Alassane Boly Diallo, un autre responsable des éleveurs.

De son côté, la famille du défunt réclame justice.

« Samba a été tué alors qu’il avait demandé pardon et voulait simplement récupérer ses bœufs. On connaît les auteurs, ils sont de Dangbézou. Ils ont fracassé son crâne avec une pierre et tué deux de ses bœufs sur place », témoigne un frère du défunt.

Ce drame survient dans un contexte de tensions récurrentes entre éleveurs et agriculteurs dans la région forestière. D’après les responsables des éleveurs, Samba est le quatrième bouvier tué en moins de deux ans dans des circonstances similaires.

Les éleveurs appellent les autorités à ouvrir une enquête et à prendre des mesures urgentes pour mettre fin à ces violences répétées.

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