Missira Sidibé, la fille aînée de l’ex DG de l’OGP Mandian Sidibé: « Je suis inquiète pour ma sécurité » (Lettre ouverte)

il y a 4 heures 25
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Depuis l’incarcération de son père à la Maison Centrale de Coronthie, Missira Sidibé, Ingénieure Informaticienne, domiciliée à Sangoyah, dans la Commune de Matoto à Conakry, fait l’objet de menaces et d’intimidation, au point qu’elle s’inquiète désormais pour sa sécurité. Elle revient, dans une lettre ouverte, sur le film d’une visite indésirable qu’elle a reçue à son domicile, le mardi 14 janvier 2025, renforçant du coup, les inquiétudes qui sont les siennes par rapport à sa sécurité.

Ci-dessous sa Lettre ouverte :

Que cherchent les émissaires suspects de Monsieur Thierno Mamadou Bah (Conseiller Personnel du Président de la République et Président du Conseil d’Administration de l’OGP) à mon domicile conjugal sis à Sangoyah ?

En effet, le mardi 14 janvier 2025, la nuit tombante, j’ai reçu un coup de fil anonyme. Je décroche le téléphone, après plusieurs hésitations. Au bout du fil, se présente un certain Mohamed Traoré, l’assistant du Président du Conseil d’Administration de l’OGP. Connaissant cette personne que je voyais régulièrement au domicile de mon père au quartier Camayenne. J’étais finalement rassurée.

 Monsieur Traoré dit qu’il est porteur d’un message de son patron à mon endroit. Je lui réponds que je suis déjà rentrée à la maison et qu’il serait souhaitable de discuter au téléphone. Monsieur Traoré décline cette proposition et insiste à me rencontrer cette soirée, fut-il à mon domicile, au regard, martèle-t-il, de l’urgence du message dont il est porteur.

Partagée entre la peur et la panique, en raison de la situation très sensible de mon père, je me suis résolue à recevoir l’émissaire du PCA de l’OGP, en indiquant mon domicile conjugal à celui-ci. Une fois en face de moi et de mon mari, qui sommes étonnés de savoir comment notre hôte a pu avoir mon contact téléphonique, Monsieur Mohamed déclare : « C’est le PCA qui m’envoie vers vous. Vous savez qu’il est un ami de longue date à votre père, actuellement en difficulté. Le PCA est en train de l’aider à s’en sortir. Mais, il voudrait savoir si tu es en contact avec ton père ». Je réponds en ces termes : « Depuis deux jours, je n’ai pas pu accéder à la Maison Centrale où l’on exige désormais une autorisation préalable de la CRIEF et mon père a laissé tous ses téléphones avec son avocat depuis le jour de son incarcération. Donc, je suis sans nouvelles de mon père depuis deux jours ».

Monsieur Mohamed Traoré de poursuivre : « Alors, lorsque vous aurez l’occasion de le rencontrer physiquement, rassurez-le du soutien du PCA et invitez-le à cesser de citer des noms dans son dossier. Il a dit pendant son audition, qu’il a donné de l’argent à telles et telles personnes. Ça ce n’est pas bon. Le PCA me charge également de vous dire de l’appeler ou de lui envoyer un message dans lequel vous reconnaîtrez les fautes de votre père et présenterez des excuses au nom de celui-ci à l’adresse du Président. Le PCA va transférer votre message au Président, en se joignant à vous pour solliciter la clémence du Président ».

Je réponds en disant : « Ce sont les détracteurs de mon père qui ont propagé ces fausses rumeurs, dans l’intention de le nuire auprès de toutes les bonnes personnes qui pourraient lui apporter leur soutien. À la suite de ces allégations mensongères que j’ai apprises sur les réseaux sociaux, je m’étais rapprochée de mon père à la Maison Centrale pour en savoir davantage. Il a juré de n’avoir jamais posé de tels actes depuis l’entame de sa procédure jusqu’à la date de notre entretien. Mon père n’a cité aucun nom et n’a incriminé personne, soyez-en rassuré ».

À l’issue d’une longue discussion avec moi, Monsieur Mohamed Traoré se retira. Vigilants, mon mari et moi avons gardé notre visiteur à l’œil sur une longue distance. Soudain, deux messieurs se trouvant à motos sortent de leur cachette et rejoignent Mohamed Traoré sur la route. L’un des motards embarque Mohamed Traoré et mes visiteurs indésirables ont finalement disparu de nos regards.

À préciser que la veille de l’arrestation de mon père, celui-ci avait reçu, à son domicile, la visite du même nommé Mohamed Traoré, qui était encore porteur d’un message bancal et d’une enveloppe symbolique de soutien du PCA. À cette occasion, Traoré avait posé un certain nombre de questions suspectes provenant de son patron et auxquelles mon père était invité à apporter des réponses. Ensuite, Traoré déclara : « Mon patron dit de lui écrire, en ma présence, un message via WhatsApp, dans lequel tu reconnaîtras ton tort et présenteras des excuses au Président. Le PCA se chargera de transférer le message au Président, tout en appuyant tes excuses ». Abasourdi et méfiant, mon père a promit d’envoyer le message sollicité un peu plus tard. Après le départ de Traoré, le chauffeur de mon père était étonné de constater que sa voiture faisait l’objet d’une filature d’agents de la DST arborant des tenues civiles et empruntant trois motos. Ce dispositif s’était poursuivi jusqu’à l’arrivée de mon père dans la cour de la CRIEF le lendemain de la visite de Mohamed Traoré. Tous les proches de mon père sont témoins de cette scène. Ce sont également des agents déguisés en civils qui ont interpellé, vendredi dernier, Monsieur Ibrahima Traoré, l’ancien DAF de l’OGP, avant de le mettre à la disposition des enquêteurs de l’ORDEF.

Des interrogations méritent d’être posées après toutes ces tournures :

– Est-ce à dire que ce sont les mêmes agents qui ont accompagné Mohamed Traoré à mon domicile ? Rien n’est moins sûr.

– Pourquoi m’inviter à faire porter des charges par mon père et présenter ensuite des excuses au nom de ce dernier ?

– Y a-t-il une barrière entre le PCA et mon père ?

– Pourquoi le PCA n’est-il pas allé, lui-même, à la Maison Centrale, s’enquérir des nouvelles de mon père qu’il dit être son ami de longue date ?

– Que cache réellement la démarche du PCA depuis le début des ennuis judiciaires de mon père ?

Je prends l’opinion nationale et internationale à témoin de ce qui pourrait m’arriver. Ma sécurité et celle de toute notre famille m’inquiète. Toujours est-il que nous ferons tout pour préserver notre honneur et notre dignité, tout en restant fidèles et loyaux au Général Mamadi Doumbouya, qui a tout donné à mon père.

Missira Sidibé, fille aînée de Mandian Sidibé, Ex DG de l’OGP

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