Les clés de l’inclusion: Ecobank insuffle une nouvelle vie à l’école des sourds-muets de Boulbinet

​Ce 25 octobre 2025 restera gravé non comme un simple jour de remise de clés, mais comme la date où le rêve d’une éducation égale s’est ancré dans le ciment rénové de l’école des sourds-muets de Boulbinet. Devant les murs repeints, les sanitaires réhabilités, l’éclat des 16 ordinateurs neufs, un système d’onduleurs et un vidéoprojecteur, ce n’était pas la matière qui touche, mais l’infinie dignité qu’elle restaure.

​Comme l’a si bien dit M. Youssouf Keita, Directeur de l’établissement, au nom de ses 249 élèves, l’émotion était une « commotion remplie de joie ». Pour cette école, créée en 1964 dans l’élan de l’indépendance, la générosité de la Fondation Ecobank va bien au-delà de la bienfaisance. C’est un engagement profond qui insuffle une seconde vie à un lieu de savoir. Il ne s’agit pas seulement de tables-bancs ou d’une bibliothèque connectée, mais de la promesse que « personne n’est laissée derrière ».

Les équipements ne sont pas une fin en soi ; ils sont, comme l’a souligné M. Thierno Amadou Berthe, Directeur Général adjoint de Ecobank Guinée, « les clés de la confiance, les clés de la dignité et du sentiment d’appartenance ».

​Pendant trop longtemps, comme dans 34 autres pays d’Afrique où la Journée Ecobank s’est déroulée, les enfants en situation de handicap ont été marginalisés. M. Berthe a posé la question fondamentale : « Et si chaque enfant, quelle que soit sa différence, avait la même chance d’apprendre et de réussir ? » Ce matin, la réponse était palpable dans l’enceinte de l’école.

En équipant la salle informatique (connectée à l’Internet) et en créant une bibliothèque avec près de 3000 livres et fournitures scolaires, Ecobank, dans le cadre de sa campagne triennale « Transformer l’Afrique grâce à l’éducation », a ouvert les portes du monde numérique et du savoir à des enfants qui communiquent avec leurs mains et leurs yeux.

​M. Ibrahima Yattara, Directeur communal de l’Éducation de Kaloum, a d’ailleurs salué cette action comme « un acte de solidarité, d’inclusion et d’espoir pour cette frange de la société ». Il a reconnu que cet investissement est un « investissement humain et social, porteur d’un impact durable ». Le geste d’Ecobank vient renforcer les efforts pour que l’éducation soit de qualité pour tous les enfants de Guinée, sans distinction.

Cependant, au-delà de la célébration, M. Youssouf Keita a rappelé que le combat de l’inclusion n’est pas terminé. Il a plaidé pour que cette assemblée entende les défis persistants : le manque d’enseignants qualifiés, le déficit d’outils pédagogiques spécialisés et surtout, la « non-continuité du cycle de formation », qui engendre un « défi énorme d’employabilité » pour ces jeunes diplômés. Son appel est un cri du cœur pour des « mesures d’accompagnement honorables et durables » afin que ces enfants puissent pleinement « apporter leur contribution au développement de la nation ».

M. Akoï Guilavogui, représentant la ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, a appuyé cette vision en rappelant que la cause de l’enfance n’est pas l’affaire d’un seul ministère, mais celle de la famille, de l’État, de la société civile et des communautés. Il a exhorté la commune de Kaloum à intégrer les besoins de ces enfants spéciaux dans ses schémas de planification, faisant de la rénovation d’aujourd’hui non pas un simple cadeau, mais un modèle à suivre.

En fin de compte, la Journée Ecobank 2025 a été une démonstration éclatante que l’inclusion est l’affaire de tous. L’expression de la joie sur les visages des enfants, comme l’a décrit le Directeur Keita, est le témoignage le plus puissant de ce qui a été accompli.

L’espoir est là. Il est désormais de la responsabilité collective de veiller à ce que l’école de Boulbinet continue d’être, chaque jour, un phare de l’éducation spécialisée, un lieu où, grâce aux « clés » offertes, chaque enfant sourd-muet peut apprendre, rêver et bâtir son avenir.