Le Bloc Libéral (BL) de M. Faya Millimono est-il devenu un parti identitaire ? (Par A.S. Camara DGA AGETIPE)

il y a 3 heures 26
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Depuis son engagement en politique, M. Faya Millimono semble avoir fait des revendications communautaires et régionales le pilier de son combat. En témoignent la faible représentativité nationale de son parti, le Bloc Libéral (BL), essentiellement implanté en Guinée forestière, notamment dans les préfectures de Kissidougou et Guéckédou, sa région d’origine.

Il s’est particulièrement illustré par des prises de position communautaristes dès l’élection présidentielle de 2010, où il s’est aligné au candidat de l’UFDG Cellou Dalein Diallo. Plus récemment, à l’occasion du lancement du recensement national à vocation d’état civil (PN-RAVEC), il a adopté une posture confuse et émotionnelle, révélant un manque de rigueur intellectuelle et de maturité politique indigne d’un chef de parti.

Il est important de rappeler à M. Millimono que le découpage électoral ne repose pas uniquement sur des critères démographiques. D’autres facteurs, tels que les considérations géographiques et, dans certaines démocraties, les réalités culturelles, sont également pris en compte. Malheureusement, le dernier communiqué du Bloc Libéral démontre à quel point certains acteurs politiques doivent encore progresser dans la compréhension des mécanismes de gouvernance et de gestion électorale.

Cette communication met en lumière l’amateurisme politique de M. Millimono. Elle reflète une méconnaissance manifeste de l’administration électorale guinéenne, de la géographie du pays et des comportements électoraux – autrement dit, de la sociologie politique nationale.

En dénonçant la répartition des kits électoraux, le Bloc Libéral aurait gagné en crédibilité en appuyant ses propos sur des données concrètes : la démographie actuelle par région, la superficie de chaque région administrative, ou encore les réalités d’accès et d’infrastructure. La répartition des kits n’est pas une simple opération arithmétique ; elle repose sur des critères objectifs bien définis. Hélas, comme le disait un penseur, « l’esprit partisan étouffe l’intelligence ».

Derrière cette déclaration malheureuse et déplacée se cache une tentative de manipulation à tonalité régionaliste, qui ne trompe plus personne.

Le processus de refondation engagé par le président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, dérange manifestement certains politiciens véreux dont le seul fonds de commerce reste l’ethnie et la région. Même si, à titre d’exemple, la Haute-Guinée représentait 30 % de l’électorat national, cela ne signifierait pas qu’elle soit privilégiée, car aucune région en Guinée n’est le monopole exclusif d’une seule ethnie.

M. Millimono semble conscient de sa perte de popularité et tente une fuite en avant. Mais la jeunesse guinéenne d’aujourd’hui est éveillée, consciente, et n’est plus manipulable. La majorité de la population adhère à la dynamique du CNRD, dont les résultats sont visibles et concret.

Aboubacar Sidiki Camara

Politologue

DGA de l’AGETIPE

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