L’évêque du diocèse de Kankan : « cette année, nous célébrons Noël dans un contexte d’inquiétude et de doute »

À cette occasion, Monseigneur Alexis Aly Tagbino s’est adressé aux fidèles de Nabaya.

Dans son homélie, l’évêque du diocèse de Kankan s’est exprimé sur la situation sociopolitique actuelle de la Guinée.

Pour Alexis Aly Tagbino, Noël 2024 est célébré dans un contexte particulièrement préoccupant, marqué par les tensions liées à la transition politique guinéenne, dont la fin divise profondément les acteurs sociopolitiques du pays.

« Cette année, nous célébrons Noël dans un contexte particulièrement préoccupant, un contexte d’incertitude et de doute, alors que nous nous interrogeons sur la fin de l’année, qui devrait théoriquement marquer la conclusion de la transition politique amorcée par le CNRD depuis le 5 septembre 2021. Face à cette impasse, sommes-nous prêts à privilégier le bien commun plutôt que nos agendas et nos intérêts personnels ? Saurons-nous faire passer la paix et la quiétude sociale avant les jeux politiques qui divisent et déstabilisent notre pays ? »

Face à cette situation qu’il juge alarmante, Monseigneur Alexis Aly Tagbino a exhorté chacun à assumer ses responsabilités pour œuvrer à une Guinée apaisée.

« Chers frères et sœurs, la paix n’a pas de prix. Aucun développement n’est possible sans la paix. Arrêtons de nous faire du mal et mettons un terme à toutes les politiques qui freinent le pays et divisent les Guinéens. Vivons plutôt une politique qui rassemble, une politique qui construit et favorise un développement intégral pour le bien de tous et de chacun. Préparons nos cœurs à recevoir le message de la paix, convertissons-nous et devenons des acteurs du développement et du changement pour notre pays, la Guinée. Ayons un même langage, parlons la langue de l’amour. Soyons des artisans de la paix de Dieu, qui a besoin de nous pour réaliser son plan d’amour et bâtir son royaume de justice, de paix et d’amour »

L’année 2024 s’achève dans un climat de grande tension. En effet, la classe politique menace de descendre dans les rues si les autorités décident de ne pas respecter leur engagement de rendre le pouvoir d’ici au 31 décembre 2024, une date cruciale pour la conclusion de la transition en cours.