Koromandja (Kassa) : quand les déchets menacent la pêche et la vie des habitants

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La pollution plastique ne menace pas seulement l’environnement ; elle menace notre santé, nos revenus et l’avenir de nos enfants. Nous devons agir maintenant, collectivement, pour protéger notre île et notre communauté

À Koromandja, sur l’île de Kassa, la pêche constitue la principale activité économique et la première source de revenus. Mais aujourd’hui, ce village côtier fait face à une crise environnementale qui bouleverse le quotidien des habitants : l’invasion de déchets plastiques apportés par la mer. Chaque matin, les plages, les zones de pêche et même les abords des habitations se retrouvent submergés par des détritus en provenance de Conakry et des îles voisines.

Fatoumata, résidente du village, exprime son amertume face à cette situation qui perdure : « Nous vivons le martyre depuis plusieurs années. Chaque matin, quand nous nous levons, nous trouvons des sacs plastiques, des bouteilles et d’autres déchets qui se sont échoués sur nos plages et même dans nos petits jardins. Cela empêche nos enfants de jouer, pollue notre eau et fait fuir certains poissons. Nous faisons de notre mieux pour nettoyer, mais c’est une bataille sans fin. Si rien n’est fait rapidement, nous allons continuer à souffrir, et nos enfants aussi. C’est notre vie quotidienne qui est en jeu ».

Les jeunes pêcheurs sont parmi les plus touchés par cette pollution qui freine leur activité. Mamadou, 24 ans, témoigne des difficultés qu’ils rencontrent désormais en mer : « La pêche est notre vie et notre principale source de revenus. Mais maintenant, nos filets se remplissent de plastiques et d’ordures flottantes avant même d’attraper les poissons. Nous passons des heures à démêler les déchets, parfois sans succès. Cela nous coûte beaucoup de temps, d’énergie et d’argent. Certains jours, nous revenons au village avec presque rien, alors que nous avons travaillé toute la journée. Si cette situation continue, beaucoup d’entre nous vont abandonner la pêche, et ce métier que nos parents nous ont transmis disparaîtra peu à peu. Nous avons besoin de solutions concrètes, de sensibilisation et d’équipements pour gérer ces déchets. »

Face à cette urgence, le chef de quartier, Mohamed Lamine Sylla, appelle à une mobilisation collective : « Nous faisons ce que nous pouvons avec les moyens limités dont nous disposons. Les femmes nettoient les plages avec courage, souvent sans gants ni bottes, les jeunes participent à la collecte, mais cela reste insuffisant. Nous avons besoin de soutien des autorités et des ONG pour mettre en place des systèmes de recyclage, créer des points de collecte et sensibiliser la population. La pollution plastique ne menace pas seulement l’environnement ; elle menace notre santé, nos revenus et l’avenir de nos enfants. Nous devons agir maintenant, collectivement, pour protéger notre île et notre communauté. « 

Faut-il le dire, la situation qui prévaut à Koromandja rappelle l’urgence d’une intervention pour freiner la pollution plastique, protéger les ressources halieutiques et garantir un avenir viable aux communautés insulaires. Sans actions rapides et coordonnées, c’est tout un mode de vie qui pourrait   disparaître.

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