Kankan : entre coup de feu et terreur, les musulmans fêtent l’Aïd el Fitr

Après 29 jours de jeûne, les fidèles musulmans de la commune urbaine de Kankan, à l’instar de leurs coreligionnaires des autres villes du pays ont  fêté  mercredi 10 avril l’Aïd El fitr ou la fête de Ramadan. Cette fête intervient dans la ville de Cheick Fantamady Cherif à un moment où les bandits contrôlent totalement la cité.

Au cours du mois de Ramadan qui vient de s’écouler, pas moins d’une dizaine d’attaques à main armée ont été enregistrées, avec à la clé plusieurs millions de francs guinéens emportés. Le dernier cas s’est produit le mardi au grand marché Lofèba, où des individus armés de PMAK ont emporté plus de 180 millions tout en semant la terreur au sein de la population avec des coups de feu.

Présent à la grande mosquée pour accomplir son devoir religieux, Lanceï Traoré un jeune de la ville exprime  son inquiétude face à cette montée en flèche de l’insécurité dans le Nabaya.

« Les autorités doivent prendre leur responsabilité parce que moi je ne peux pas comprendre qu’on dise qu’il y a chaque fois la patrouille mixte et qu’il y ait des attaques à main armée. Et pire après ces attaques on n’est pas au courant si les bandits sont arrêtés ou pas. Il va falloir que notre sécurité soit assurée pour nous permettre de bien circuler avec nos biens, sinon aujourd’hui tout le monde a peur. Avant les attaques c’était la nuit mais maintenant c’est en plein 14h que ça se passe, ce qui veut dire que la population de Kankan n’est pas en sécurité. »

Accompagnés des cadres de la préfecture, de la mairie et du gouvernorat, le gouverneur Colonel Moussa Condé n’a pas semblé se soucier de cette situation à la grande mosquée. Tout souriant dans son entretien avec les journalistes, il a appelé les Guinéens à la paix, gage de réussite de la transition dirigée par le général Mamadi Doumbouya selon lui.

Cependant, une importante rencontre pourrait avoir lieu ce jeudi au gouvernorat, pour communiquer sur les dispositions prises pour freiner le phénomène d’insécurité. Pendant ce temps, les Kankanais continuent de vivre dans la terreur.