Inondations à Conakry : la commune de Matoto dévastée par des pluies torrentielles

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Dans la nuit du 23 au 24 août 2024, des pluies diluviennes se sont abattues sur la capitale guinéenne, Conakry, causant d’importants dégâts dans la commune de Matoto. Les secteurs 2 (Telykhouré) et 5 (Waninkhouré sur la T3) de Yimbaya Tannerie ont été particulièrement touchés, avec des scènes de dévastation qui ont plongé les habitants dans le désarroi.

Les eaux de ruissellement, déchaînées par l’intensité des précipitations, ont envahi plusieurs ponts reliant les différents secteurs du quartier. Ces flots impétueux ont ensuite déferlé dans les concessions familiales, provoquant l’effondrement de clôtures et de murs de maisons. Plus d’une vingtaine de familles se sont réveillées les pieds dans l’eau, constatant avec effroi que leurs biens électroménagers et alimentaires avaient été soit emportés par les eaux, soit gravement endommagés par l’infiltration.

Les victimes, majoritairement riverains des ponts et des grands caniveaux, pointent du doigt la mauvaise conception et l’emplacement des infrastructures, qu’ils accusent d’être à l’origine de cette catastrophe. « Nous sommes ici depuis près de 30 ans, mais c’est la première fois que la pluie cause de tels dégâts. Nous avons l’habitude d’enregistrer des cas d’inondations, mais jamais d’une telle envergure. Depuis qu’ils ont installé le pont là sur le Waninkhouré, nous avions dit que ce n’était pas sa place. Le ministre lui-même avait demandé de le rediriger après un constat qu’il avait fait, mais rien n’a été fait. Aujourd’hui, voilà les conséquences. Cela fait près de cinq ans qu’ils ont commencé à travailler dessus, mais ils n’ont jamais pu l’achever. Nous sommes fatigués. Nous n’avons pas de maire ici, ni de chef de quartier ou de secteur. En tout cas, nous n’en connaissons aucun qui soit présent à nos côtés dans ce genre de situation », s’indigne Alhassane Keita.

Une autre victime, commerçante, témoigne de son désarroi après avoir été appelée d’urgence par ses voisins. « Je suis sortie à l’aube pour aller à mon commerce malgré la persistance de la pluie. Il ne m’a fallu que deux heures avant d’être appelée par le voisinage pour m’informer que le mur de ma maison avait cédé. J’ai presque tout perdu. En plus des électroménagers, meubles et habits, j’avais 8 millions de francs guinéens que je comptais utiliser pour acheter de la marchandise ce week-end. Je ne sais pas si c’est l’eau qui les a emportés ou bien les gens qui sont venus m’aider. Je ne sais plus où donner de la tête », déplore-t-elle, visiblement ébranlée.

À l’heure actuelle, aucune perte en vies humaines n’a été signalée, mais les dégâts matériels sont inestimables. Sur la T3, la situation a dégénéré, poussant les jeunes du quartier à barrer les routes à certains endroits, occupant massivement la chaussée. Les forces de l’ordre sont intervenues pour constater les dégâts et maintenir l’ordre, évitant ainsi une détérioration de la situation.

La population de Yimbaya Tannerie dans la commune de Matoto attend désormais des mesures concrètes des autorités pour éviter la répétition de telles catastrophes, et pour aider les sinistrés à se relever de ce drame qui les a frappés.

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