Guinée : vers un port multiservices à Boké pour dynamiser le secteur minier et améliorer l’intégration régionale

Les études de faisabilité pour la construction d’un Port Polyvalent en eaux profondes à Koufin, une localité de la sous-préfecture de Kamsar dans la préfecture de Boké, ont officiellement été lancées ce mercredi, 8 janvier 2025, devant trois ministres du gouvernement de la transition, des partenaires de la Banque Africaine de Développement (BAD) et d’autres cadres de l’administration publique et privée.
Ce projet stratégique, selon les autorités, vise à renforcer le secteur minier, à réduire les coûts d’exportation de la bauxite et à désenclaver les régions intérieures de la Guinée, tout en favorisant l’intégration régionale et le développement durable. Il s’inscrit également dans la Vision SIMANDOU 2040, qui consiste à moderniser les infrastructures du pays, attirer des investissements privés et renforcer la compétitivité des produits.

Devant les partenaires, le ministre des Mines et de la Géologie a ouvert la cérémonie en soulignant l’importance de ce projet pour la Guinée et la sous-région.

Bouna Sylla a indiqué que ce port va se positionner dans le vent de la carte de l’Afrique, pour être le diffuseur de marchandises, de produits, au niveau des différentes régions de l’Afrique, mais également des pays enclavés, comme le Mali jusqu’au Burkina. 

« Ce port va rendre les produits guinéens compétitifs, permettant d’accueillir les navires de grande capacité, qu’on appelle communément capsize, ou même des valets max, qui font 200 000, 300 000 et jusqu’à 400 000 tonnes, et des grands navires de loups de mer qui peuvent accueillir plusieurs milliers de containeurs (…) C’est donc un projet d’infrastructure majeur, pas seulement pour la Guinée, mais pour l’ensemble de la sous-région, voire au-delà, jusqu’au Golfe de Guinée. Ce port, qui sera multi-usager, va se positionner comme le port naturel du Golfe de Guinée, desservant plus de 500 millions de personnes en Afrique. Il contribuera à stimuler la productivité du secteur minier, réduire les coûts d’exportation et désenclaver les régions intérieures, notamment celles sans accès direct à la mer », a signifié M. Bouna Sylla, rappelant que l’exploitation de la bauxite dans la région du Nord-Ouest a connu une explosion des volumes exportés depuis 2023, dépassant les 100 millions de tonnes par an. 

Ces études de faisabilité prennent en compte non seulement l’aspect social, mais aussi celui environnemental.

Prenant part à cette cérémonie de lancement, la Ministre de l’Environnement et du développement durable, a pris la parole pour souligner les enjeux environnementaux liés à la mise en place de telle infrastructure. Mme Djami Diallo a rappelé que la Guinée, tout en cherchant à développer ses infrastructures, doit veiller à intégrer les principes de durabilité dans les projets. 

« Nous devons nous assurer que les impacts environnementaux des projets d’infrastructures, comme celui du port de Boké, soient pris en compte afin de préserver nos écosystèmes et garantir un développement respectueux de l’environnement », a-t-elle indiqué, soulignant également l’importance de la gestion responsable des ressources naturelles, notamment dans les zones minières, et la nécessité d’adopter des pratiques de développement durable. 

Lesdites études sont financées par la Banque Africaine de Développement (BAD).

Au nom de cette institution financière, Mme Amelie NJONKOU a, lors de sa prise de parole, mentionné les progrès réalisés dans ce projet portuaire, avec un financement de 2 millions de dollars accordé en mai 2019. 

« Nous avons financé les études de faisabilité, et à ce jour, le NEPAD-IPPF a approuvé 111 projets, totalisant plus de 120 millions de dollars en dons. Parmi ceux-ci, 75 ont été réalisés, et 32 d’entre eux ont réussi à attirer des investisseurs pour leur clôture financière…Et à ce stade, nous avons fait un don, comme l’a dit le ministre, avec une contrepartie de la Guinée que je voulais encore féliciter pour vraiment le travail acharné qui a été fait, mais aussi de pouvoir mettre à disposition plusieurs personnes, des staffs qui sont le support de ce projet, pour pouvoir l’accompagner et le mener jusqu’à ce jour. Et bien entendu, nous restons attentifs au suivi du projet, par rapport au timing qui a été donné pour les livrables des études », a-t-elle indiqué, soulignant que ce chiffre témoigne de l’engagement de la BAD à soutenir des projets ambitieux et durables, qui contribuent non seulement au développement local, mais aussi à l’intégration et au commerce régional. 

Lançant officiellement ces études de faisabilité, Mourana Soumah, le Ministre de l’Économie et des Finances de la Guinée, a clôturé les interventions en soulignant l’importance stratégique de ce projet pour le développement économique du pays. 

« Le développement des infrastructures portuaires et ferroviaires constitue une priorité pour le Gouvernement en vue d’amorcer la compétitivité et l’attractivité du secteur minier pour un développement économique durable de la Guinée. Il convient donc de rappeler que l’exploitation de la bauxite au nord-ouest du pays par plusieurs sociétés, a connu une explosion des volumes exportés depuis 2023, en dépassant les 100 millions de tonnes par an. La quasi-totalité de ces sociétés utilisent séparément les ports fluviaux, les barges et les plateformes de transbordement(…) Aujourd’hui, ces infrastructures cadrent parfaitement avec la Vision SIMANDOU 2040 de Son Excellence Monsieur le Président de la République de Guinée, Chef de l’Etat, le Général Mamadi Doumbouya, qui consiste à doter notre pays d’infrastructures modernes de grandes capacités pour promouvoir l’émergence de la Guinée », a-t-il déclaré, rassurant que le Gouvernement considère ce projet comme hautement stratégique dans le processus de développement de l’industrie minière de la Guinée. 

Sâa Robert Koundouno 

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