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Médecins Sans Frontières (MSF) s’achemine vers une transition progressive de ses activités liées à la prise en charge du VIH en Guinée.
Ce processus a été discuté ce jeudi 27 novembre 2025 lors d’un café-presse à l’Hôpital National Donka, à l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. Journalistes, responsables sanitaires et représentants de l’ONG se sont réunis pour un échange ouvert sur les acquis, les défis et la transition vers le pilotage national.
« Depuis plus de 20 ans, MSF travaille aux côtés du ministère de la Santé, du Programme national de lutte contre le SIDA, du Programme national de lutte contre la tuberculose et du CNLS, pour renforcer les soins et les capacités nationales », a rappelé le Coordonnateur Pays de l’ONG, Julien Matter. Il a insisté sur le rôle crucial de la collaboration avec les autorités guinéennes. Aujourd’hui, 14 500 personnes vivant avec le VIH bénéficient encore de soins gratuits, incluant traitements antirétroviraux, nutrition, suivi médical et soutien psychologique.
Le café-presse a permis d’expliquer les enjeux du dépistage précoce et des formes avancées de VIH, encore trop fréquentes en Guinée. « Si on ne dépiste pas précocement les personnes vivant avec le VIH, leur système immunitaire va permettre à des maladies opportunistes de se développer et compliquer la prise en charge avec des chances de succès beaucoup plus faibles », a averti le Dr Pascal Mweze, Coordinateur Médical Adjoint de Médecins Sans Frontières en Guinée.Au-delà de la vigilance médicale, MSF a souligné l’importance de préparer le pays à assumer pleinement la prise en charge. « Ce transfert, ce n’est pas un retrait brusque. C’est vraiment un passage de relais pour assurer une continuité sans rupture avec les patients », a expliqué Julien Matter. La transition, planifiée sur 2 à 3 ans, concerne d’abord les structures sanitaires, puis l’ensemble du projet VIH.
Le Coordonnateur pays de MSF a également présenté les innovations récentes, notamment dans la prise en charge de la tuberculose pédiatrique, première infection opportuniste chez les patients VIH : « Avec l’algorithme tuberculose, développé par l’OMS mais mis à l’échelle ici par MSF, nous avons pu diagnostiquer beaucoup plus rapidement les enfants touchés et les prendre en charge avant qu’il ne soit trop tard ».À l’USFR, plus de 85 % du personnel sont aujourd’hui des salariés de MSF, formés depuis plusieurs années à la prise en charge des formes avancées du VIH. Cette expertise est rare et très recherchée, notamment dans la sous-région.
Pour éviter que ces compétences ne se dispersent, notamment vers des pays voisins comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, plusieurs acteurs du système de santé soulignent l’importance de prévoir des mécanismes durables d’intégration (comme la fonction publique) et de stabilité professionnelle pour ces équipes.
Selon le Pr Fodé Bangaly Sako, l’enjeu est de préserver et de retenir ces compétences nationales afin de garantir la continuité et la qualité des soins après la transition de MSF.
Les échanges ont aussi abordé la question de la stigmatisation persistante autour du VIH. « Une personne vivant avec le VIH, sous traitement, peut avoir une charge virale indétectable, donc ne pas transmettre le virus, se marier, avoir des enfants… », a insisté Julien Matter, rappelant le rôle clé des journalistes pour sensibiliser la population.
Ce café-presse a permis de poser publiquement les enjeux d’un tournant majeur dans la lutte contre le VIH en Guinée : le retrait annoncé de Médecins Sans Frontières de la prise en charge du VIH dans le pays d’ici trois ans. C’est pourquoi la présidente du Réseau des associations de personnes vivant avec le VIH REGAP+, Mme Diallo Kadiatou Bodjé, a exprimé son inquiétude face à cette transition : « Quand MSF annonce son départ, ça c’est une inquiétude. Ça c’est vraiment une question qui est très préoccupante parce que là, l’État a beaucoup d’autres choses à faire à part la présence du VIH. Mais néanmoins, le retrait du MSF va avoir un imapact sur nous et sur la population qui vit avec le VIH. Parce qu’avec la présence du MSF, eux, c’est une présence globale qui couvre les examens, les soins, la nutrition et le soutien psychosocial. Et la présence de l’État, c’est la présence des molécules antirétroviraux et quelques examens. Donc ça va impacter un peu négativement, mais il va falloir que l’État prenne ses responsabilités parce que c’est sa population, c’est les citoyens guinéens qui vivent avec cette maladie. »
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