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L’Afrique subsaharienne est confrontée à un risque élevé de crise de la dette, alimenté par des pratiques opaques, la faiblesse des institutions chargées de la gestion de la dette et un recours croissant à des instruments financiers complexes. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Banque mondiale sur la transparence de la dette, intitulé Radical Debt Transparency.
Le rapport souligne que, si la proportion de pays à faible revenu publiant certaines données sur leur dette est passée de moins de 60 % à plus de 75 % depuis 2020, seuls 25 % d’entre eux divulguent des informations détaillées sur les nouveaux emprunts. De nombreuses dettes restent mal documentées, voire dissimulées, notamment celles contractées en dehors du budget central ou via des mécanismes complexes tels que les prêts collatéralisés et les placements privés.
Malgré des avancées notables depuis 2021 — comme une amélioration du reporting, l’intégration de 631 milliards de dollars de dettes jusque-là non déclarées, ou encore la mise en œuvre de politiques incitatives telles que la Sustainable Development Finance Policy (SDFP) — d’importantes lacunes persistent, en particulier dans les pays fragiles.
L’Afrique subsaharienne en première ligne
Dans la région, plusieurs pays affichent des niveaux d’endettement public particulièrement élevés, souvent contractés dans des conditions opaques.
La Banque mondiale cite notamment l’Angola, la Guinée, la République démocratique du Congo, le Tchad, la Zambie, le Ghana et le Soudan du Sud comme exemples de pays ayant recours à des prêts collatéralisés, adossés à des ressources naturelles (pétrole, minerais) ou garantis par des revenus futurs.
La Guinée particulièrement exposée
Ces instruments échappent fréquemment aux statistiques officielles, faussant ainsi l’évaluation réelle de la dette. En Guinée, par exemple, plus de 50 % de la dette extérieure publique était collatéralisée en 2021, ce qui signifie que le pays a mis en gage d’importantes ressources, souvent minières, pour garantir ses emprunts.
Selon la Banque mondiale, cette forte proportion de dette collatéralisée représente un risque majeur pour la Guinée. En cas de crise ou de besoin de restructuration, la présence de ces instruments rendrait les négociations plus complexes et les issues moins favorables.
L’institution met également en garde contre le manque de transparence, qui alourdit les primes de risque imposées par les marchés et les partenaires financiers, augmentant ainsi le coût global du financement.
« Sans réforme, la Guinée risque de perdre l’accès à des financements concessionnels, notamment de la part de bailleurs comme la Banque mondiale ou le FMI », avertit le rapport.
L’article Guinée : la Banque mondiale pointe des cas de “dettes opaques” est apparu en premier sur Guinee360 - Actualité en Guinée, Politique, Économie, Sport.