Résiliation du contrat de GAC : la Guinée vers un bras de fer juridique avec l’EGA

il y a 10 heures 45
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Le bras de fer entre l’État guinéen et Emirates Global Aluminium (EGA) s’intensifie, après la résiliation, le 3 juillet dernier, du contrat minier liant la Guinée à la Guinea Alumina Corporation (GAC), filiale d’EGA. Les autorités guinéennes, qui évoquent des retards et violations contractuelles, assument une décision lourde de conséquences économiques et diplomatiques.

Selon le site spécialisé alcircle.com (qui est une plateforme numérique indienne spécialisée dans l’industrie mondiale de l’aluminium),  EGA a qualifié cette rupture de contrat d’« illégale » et annonce se préparer à engager une procédure d’arbitrage international. L’entreprise, soutenue par le gouvernement des Émirats arabes unis, évoque une « résiliation injustifiée » et menace d’actions judiciaires à grande échelle.

Un coup dur pour l’emploi et l’économie guinéenne

La suspension des opérations de GAC a immédiatement provoqué l’arrêt d’une activité qui employait directement plus de 1 000 Guinéens, sans compter les milliers d’emplois indirects. Plus encore, selon alcircle.com, cette décision compromet l’exportation de 12 à 14 millions de tonnes de bauxite par an, ce qui pourrait entraîner une perte allant jusqu’à 10 % du PIB national si la crise perdure.

Ironie du calendrier : cette rupture survient au moment où la Guinée enregistre un record historique d’exportations de bauxite – 99,8 millions de tonnes au premier semestre 2025, en hausse de 36 % par rapport à l’année précédente, dopée par la demande chinoise.

Depuis le 6 septembre 2021, lendemain du coup d’État ayant porté le CNRD au pouvoir, les nouvelles autorités affichent une volonté claire : celle de transformer localement la bauxite guinéenne, au lieu de l’exporter à l’état brut. L’objectif est   d’accroître les revenus et créer des emplois durables. En effet, la Guinée ne perçoit actuellement qu’environ 1 dollar par tonne de bauxite brute exportée, alors qu’une transformation sur place pourrait générer jusqu’à 5 à 6 fois plus en valeur ajoutée, en plus d’un tissu industriel renforcé.

Mais, selon alcircle, le chemin vers la raffinerie reste semé d’embûches. Car la construction d’une unité nécessite entre 1,5 et 2 milliards de dollars d’investissements. Ce qui serait risqué à cause de l’instabilité de l’environnement politique actuel de la Guinée et un climat juridique incertain.

Risques diplomatiques et arbitrage international

Au-delà de l’aspect économique, l’affaire pourrait s’envenimer sur le plan diplomatique. En 2023, rappelle la même source, les exportations guinéennes vers les Émirats arabes unis s’élevaient à 9,05 milliards de dollars, contre seulement 282 millions de dollars d’importations depuis les Émirats. Une balance commerciale largement favorable à la Guinée, mais désormais menacée par une crise de confiance.

Selon TRT Global, une issue défavorable à l’arbitrage pourrait contraindre la Guinée à verser des centaines de millions de dollars de dédommagements à EGA. Un scénario qui ferait peser une double peine sur une économie déjà fragilisée.

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